L’année 2022 a signé la fin de la pandémie de COVID-19, ou du moins, des mesures sanitaires obligatoires, et la conclusion d’une période sans précédent de flambée des prix des propriétés. La demande immobilière a été freinée par une série de sept hausses du taux d’intérêt directeur de la Banque du Canada entre mars et décembre 2022. S’en est suivie une correction des prix des propriétés dans plusieurs marchés immobiliers à l’échelle nationale et provinciale, qui pourrait bientôt avoir raison des augmentations des prix enregistrées en 2022.
D’après l’Étude sur le prix des maisons et les prévisions du marché de Royal LePage publiée aujourd’hui, le quatrième trimestre de 2022 pourrait bien marquer les dernières hausses du prix des propriétés par rapport à l’année précédente dans la région du Grand Montréal, bouclant la période d’augmentations exubérantes des prix des maisons des dernières années. La correction des prix qui a commencé lors du deuxième trimestre de 2022 devrait effacer les gains de la dernière année lors du premier trimestre de 2023 dans la majorité des marchés du Grand Montréal, tandis que le taux de croissance des prix des propriétés terminera sa trajectoire ascendante, en glissement annuel. En région toutefois, les marchés analysés dans la province ont pour leur part continué d’afficher une croissance des prix durant cette période, oscillant entre 4,7 % et 12,0 % au quatrième trimestre de 2022 par rapport au même trimestre en 2021.
« Les régions et banlieues du Québec ont attiré un nombre sans précédent d’acheteurs pendant la pandémie, poussant la valeur marchande des propriétés à des sommets », Dominic St-Pierre, vice-président et directeur général de Royal LePage pour la région du Québec. « Comme la correction des prix a touché les régions avec un retard sur les marchés de la métropole nous nous attendons à ce que la tendance que nous avons connue au cours des trois dernières années soit inversée et que la demande immobilière reprenne à Montréal, tandis que les régions connaîtront à leur tour un recul des prix. Nous devrions enregistrer une stabilisation des prix, puis une croissance modeste à modérée dans le Grand Montréal lorsque les taux d’intérêt commenceront à diminuer, possiblement à la fin 2023 ou dans la première moitié de 2024. »
Si la correction des prix a eu raison de la majorité des gains de 2022 dans la grande région montréalaise, les bénéfices réalisés depuis le quatrième trimestre de 2019 demeurent considérables. Le profit potentiel d’un propriétaire ayant acheté durant cette période pourrait atteindre 25,4 %, ou 110 307 $, pour une propriété au prix médian actuel de 544 300 $. Les secteurs en périphérie ont par ailleurs observé les gains les plus importants entre 2019 et 2022, avec la Rive-Nord en tête de liste à 46,5 %, confirmant ainsi la forte demande pour les propriétés plus près des activités récréatives durant la pandémie. À l’extérieur de Montréal, Trois-Rivières et Gatineau ont respectivement enregistré des hausses du prix de l’agrégat de l’ordre de 49,0 % et de 45,8 %, tandis que Québec et Sherbrooke ont affiché des gains respectifs de 11,6 % et de 28,0 %.
« La période inflationniste actuelle est difficile pour bien des ménages, et particulièrement après la période des Fêtes », indique M. St-Pierre. « En dépit de taux d’intérêt plus élevés, cela dit, l’offre de propriétés est revenue aux niveaux de la fin 2016, période pendant laquelle le marché était davantage équilibré. Même si les prix des propriétés sont considérablement plus élevés qu’en 2016, les acheteurs devraient avoir plus de possibilités en 2023 et un pouvoir de négociation accru », conclut-il.