Les prix ont diminué d'une année sur l'autre dans les régions métropolitaines de Toronto et de Vancouver, tandis que le Québec, les Prairies et le Canada atlantique ont enregistré une hausse

Le printemps est généralement la période où les marchés immobiliers du pays connaissent un regain d’activité. Alors que les Canadiens se débarrassent de la déprime hivernale, beaucoup considèrent cette saison comme le moment idéal pour acheter ou vendre une maison. Cependant, en 2025, le début habituel de l’année immobilière s’est déroulé de manière inégale selon les régions, certains marchés prenant de l’élan tandis que d’autres restent atones.

Selon l’Étude sur le prix des maisons de Royal LePageMD et les prévisions du marché publiées aujourd’hui, le prix de l’agrégat1 d’une propriété au Canada a augmenté de 2,1 % par rapport à la même période l’an dernier pour s’établir à 829 400 $ au premier trimestre de 2025. Sur une base trimestrielle, le prix de l’agrégat d’une propriété a enregistré à l’échelle nationale une modeste hausse de 1,2 %. Même si, à ce jour, l’activité sur le marché immobilier a été inférieure à ce qui était anticipé dans la plupart des marchés, ce qui contraste fortement avec la situation à la fin de 2024, la tendance a été particulièrement prononcée dans les marchés les plus chers au pays, en Ontario et en Colombie-Britannique. Or, une demande comparativement forte, jumelée à une offre limitée, a entraîné une appréciation des prix au Québec, dans les Prairies et presque partout au Canada atlantique, et ce, malgré les tensions géopolitiques et l’incertitude économique actuelles. 

« Le marché printanier typique n’a pas démarré aussi vigoureusement que prévu, et l’incertitude géopolitique joue un rôle majeur », a déclaré Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage. « La nouvelle administration à Washington a ébranlé les Canadiens avec une rhétorique agressive et une politique commerciale punitive. Si nous avons été épargnés par le tarif général de 10 % imposé à la plupart des pays du monde, les droits de douane ciblés sur l’acier et l’aluminium, conjugués à des commentaires inquiétants remettant en question la souveraineté du Canada, ont suffi à ébranler l’opinion publique. Même si ces mesures n’ont pas d’impact direct sur le logement, elles contribuent à un climat de prudence qui pèse lourdement sur les décisions des grands consommateurs, chez nous et dans le monde entier.

Selon un récent sondage de Royal LePage, mené par Burson,2 49 % des Canadiens se disent confiants dans l’économie du pays aujourd’hui, dont seulement 6 % qui sont très confiants. Par ailleurs, 43 % d’entre eux déclarent ne pas avoir confiance. Les répondants de la province de Québec ont le degré de confiance le plus élevé, tandis que ceux venant de la région des Prairies affichent le niveau le plus faible au pays. Par ailleurs, les résidents de Fort McMurray en Alberta enregistrent le plus faible niveau de confiance envers l’économie canadienne, alors que 75 % des répondants se déclarent non confiants.

Parmi les Canadiens qui envisagent d’acheter une maison cette année, 49 % déclarent que le conflit commercial en cours avec notre voisin du sud les a incités à reporter leur projet d’achat, tandis que 51 % déclarent que ce n’est pas le cas. Parmi ceux qui ont reporté leur projet d’achat, 37 % s’inquiètent d’une éventuelle augmentation du coût de la vie, 30 % craignent de faire un achat important en période d’incertitude politique et économique, et 14 % attendent parce qu’ils s’attendent à ce que les prix des maisons baissent en raison du conflit. 

« Les bases du marché immobilier canadien restent solides et l’activité immobilière a tendance à rebondir rapidement lorsque l’incertitude s’estompe », a déclaré M. Soper. « Au-delà du commerce, le fait de mettre les élections fédérales derrière nous devrait aider. Quoi qu’il en soit, dans tout le pays, nous voyons des acheteurs avisés sortir de leur réserve et profiter de la stabilité des prix, de l’augmentation de l’offre de logements et de la baisse des taux. »

L’économie canadienne prête à affronter la tempête des droits de douane

Les marchés financiers mondiaux ont connu une volatilité importante ces dernières semaines, reflétant le malaise économique général déclenché par les politiques tarifaires du président américain Donald Trump. Face à ces défis, le Canada a fait preuve d’une résilience précoce, en s’appuyant sur son expérience des crises économiques passées. Les institutions financières solides du pays, ses cadres réglementaires prudents et son économie diversifiée le placent en bonne position pour gérer les difficultés économiques actuelles et futures.

« Le Canada a déjà surmonté des tempêtes économiques, notamment la crise financière de 2008 et la pandémie de 2020, et s’est forgé une réputation de leadership stable et de résilience économique », a déclaré M. Soper. « Le marché du logement continue d’offrir aux gens une base fiable en période d’incertitude, avec une stabilité des prix et des taux de défaut de paiement des prêts hypothécaires qui restent parmi les plus bas au monde. Bien que certains secteurs soient plus durement touchés que d’autres par les perturbations commerciales prolongées, les gouvernements fédéral et provinciaux disposent des outils et de la capacité budgétaire nécessaires pour soutenir les plus touchés. »

Au moment de procéder à sa dernière annonce de taux en mars dernier, la Banque du Canada a mis l’emphase sur le fait que sa politique monétaire ne peut résoudre une guerre commerciale, saisissant, par le fait même, l’occasion de réaffirmer son mandat principal, soit de garder l’inflation sous contrôle. Plusieurs experts sont d’avis que la banque centrale maintiendra ses taux lors de sa prochaine annonce prévue le 16 avril, mais que d’autres baisses sont à prévoir plus tard cette année. Depuis juin 2024, la Banque a abaissé son taux directeur de 225 points de base et ce dernier s’établit aujourd’hui à 2,75 %.

Faits saillants du premier trimestre:

  • Le prix de l’agrégat d’une propriété dans la région du Grand Montréal a augmenté de 7,9 % par rapport au même trimestre de 2024, tandis que les marchés des grandes régions de Toronto et de Vancouver ont enregistré des baisses de 2,7 % et 0,7 % respectivement.
  • La ville de Québec reste au premier rang de l’appréciation du prix de l’agrégat qui, au premier trimestre, était en hausse de 17,0 % par rapport au même trimestre de 2024, soit la plus importante hausse parmi les principales régions étudiées, et ce, pour un quatrième trimestre consécutif.
  • Les Québécois sont les plus optimistes envers l’économie, 65 % des répondants se déclarant confiants dans l’économie canadienne. Les résidents du Manitoba et de la Saskatchewan sont les moins confiants (34 %). 

1L’agrégat des prix est calculé à partir de la moyenne pondérée de la valeur médiane de tous les types de propriétés étudiés. Les données sont fournies par RPS Solutions pour propriétés résidentielles et comprennent des transactions du marché de la revente ainsi que des nouvelles constructions.

2Burson a utilisé le panel en ligne de Léger Opinion pour sonder 2 417 Canadiens âgés de 18 ans et plus entre le 2 avril 2025 et le 9 avril 2025. Aucune marge d’erreur ne peut être associée à un échantillon non probabiliste (c’est-à-dire un panel en ligne dans ce cas). À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de 2 417 répondants aurait une marge d’erreur de ±2 %, 19 fois sur 20.