
Le marché immobilier canadien a continué de ralentir en mars 2025, les ventes de logements diminuant pour le quatrième mois consécutif, selon le dernier rapport sur le marché de l’Association canadienne de l’immobilier (ACI).
L’incertitude croissante découlant du conflit tarifaire en cours avec les États-Unis, conjuguée à l’imminence des élections fédérales, incite de nombreux acheteurs de logements à adopter une approche attentiste. Le marché du printemps, qui est habituellement une période d’activité intense, connaît au contraire un ralentissement notable.C’est en Ontario et en Colombie-Britannique que l’impact a été le plus prononcé, mais on observe maintenant un ralentissement des ventes dans presque tous les marchés du pays.
Les ventes atteignent leur niveau le plus bas depuis mars 2009
En mars, les ventes nationales ont diminué de 4,8 % par rapport à février, ramenant l’activité à 20 % en dessous du récent sommet atteint en novembre 2024.
En données non corrigées des variations saisonnières, les ventes nationales de logements ont reculé de 9,3 % d’une année sur l’autre en mars. Il s’agit de la plus faible performance pour le mois de mars depuis le lendemain de la crise financière de 2008.
« Jusqu’à présent, les baisses des ventes résidentielles étaient principalement dues à l’incertitude entourant les droits de douane. Dorénavant, le secteur canadien de l’habitation devra également faire face aux répercussions économiques réelles. En peu de temps, nous sommes passés d’une année de reprise assurée à une stagnation, dans le meilleur des cas », a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI.
L’inventaire augmente alors que les vendeurs reviennent sur le marché
Les nouvelles inscriptions ont affiché une modeste hausse de 3 % d’un mois à l’autre en mars, ce qui, combiné à la baisse des ventes, a fait chuter le ratio national ventes/nouvelles inscriptions à 45,9 %, soit le niveau le plus bas enregistré depuis février 2009.
À la fin du mois de mars, 165 800 propriétés étaient inscrites à la vente sur les systèmes MLS® canadiens, ce qui représente une hausse de 18,3 % par rapport à l’année précédente, mais reste légèrement inférieur à la moyenne à long terme pour cette période de l’année, qui se situe autour de 174 000. À l’échelle nationale, l’offre de logements était de 5,1 mois à la fin du mois de mars, soit le niveau le plus élevé depuis le début de la pandémie.
Les prix commencent à fléchir sur les marchés clés
Les prix des logements ont commencé à refléter l’évolution de la demande. L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé et national a reculé de 1 % de février à mars, soit la plus forte baisse d’un mois à l’autre depuis novembre 2023.
Le recul a été le plus visible en Colombie-Britannique et dans la région élargie du Golden Horseshoe en Ontario.En revanche, les prix ont continué d’augmenter dans la majeure partie des Prairies, au Québec et sur la côte Est.
D’une année sur l’autre, L’IPP MLS® composé national (non désaisonnalisé) des prix des logements a diminué de 2,1 %. Le prix moyen national des logements s’est établi à 678 331 $ en mars 2025, en baisse de 3,7 % par rapport au même mois en 2024.
« Bien que la tendance à la baisse des ventes mensuelles ait été observée partout au Canada au cours des derniers mois, il existe encore de nombreuses régions où les ventes sont élevées, l’offre est près de niveaux historiquement bas et les prix sont en hausse, a déclaré Valérie Paquin, nouvelle présidente du conseil d’administration de l’ACI de 2025-2026. Il y a également des régions au pays où les ventes sont historiquement faibles et l’offre est la plus élevée depuis une décennie ou plus.», a poursuivi Mme Paquin.
L’ACI revoit à la baisse ses prévisions de prix pour 2025
En se fondant sur les tendances actuelles en matière de ventes et de prix, l’ACI a ajusté ses prévisions de prix des maisons pour l’année à venir.
Le prix moyen national des maisons devrait diminuer de 0,3 % pour l’année et s’établir à 687 898 $, soit environ 30 000 $ de moins que ce qui avait été prévu plus tôt en janvier.
La Colombie-Britannique et l’Ontario devraient connaître de légères baisses de prix, tandis que la croissance des prix dans les autres provinces a été révisée à la baisse dans une fourchette de 3 % à 5 %.
D’ici 2026, les ventes nationales de logements devraient augmenter de 2,9 % pour atteindre 496 487 unités. Malgré cette hausse, il s’agirait de la quatrième année consécutive où les ventes seraient inférieures au demi-million d’unités. Le prix moyen d’un logement devrait augmenter modestement de 1,2 % en 2026, pour atteindre 696 074 $.