
Avec la tourmente politique qui s’intensifie aux États-Unis et les tensions persistantes entre nos deux pays, un nombre croissant de Canadiens choisissent de « consommer local » et de limiter leurs voyages vers le sud. De plus, ceux qui possèdent de l’immobilier résidentiel aux États-Unis revoient leurs projets à long terme – certains l’ont déjà fait.
Selon un récent sondage Royal LePage, mené par Burson1, plus de la moitié (54 %) des Canadiens qui possèdent actuellement une propriété résidentielle aux États-Unis déclarent qu’ils prévoient de vendre au cours de la prochaine année, parmi lesquels une majorité (62 %) attribue la principale raison à l’administration politique actuelle. Parallèlement, 33 % d’entre eux déclarent être motivés par d’autres facteurs, tels que des raisons personnelles et financières, et cinq autres pour cent déclarent que c’est en raison de conditions météorologiques de plus en plus extrêmes, comme les ouragans, les inondations et les feux de forêt.
« Le climat politique polarisant aux États-Unis incite de nombreux Canadiens à reconsidérer comment et où ils dépensent leur temps et leur argent », a déclaré Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage. « Les Canadiens ont été les investisseurs étrangers les plus importants sur le marché immobilier résidentiel américain pendant des années, et une vague importante de ventes de propriétés laisserait une marque notable sur les économies régionales que les ‘snowbirds’ soutiennent. »
« Alors que les acheteurs fortunés de la Chine et d’autres pays dépensent également beaucoup dans l’immobilier résidentiel américain, achetant des propriétés coûteuses dans les grandes villes comme investissements, les Canadiens, eux, vivent réellement dans les quartiers où ils achètent. Ils font leurs courses localement, dînent au restaurant, font du bénévolat et rejoignent des ligues de pickleball. Des États comme la Floride, l’Arizona et la Californie risquent de perdre des millions en activité économique chaque année – et des milliers de voisins – si les propriétaires canadiens retirent leur capital des marchés immobiliers américains. »
Parmi ceux qui ont vendu leur propriété au sud de la frontière au cours de la dernière année, quarante-quatre pour cent déclarent que c’était en raison de l’administration politique actuelle, tandis que 27 % déclarent que c’était pour des raisons personnelles, et 22 % en raison de conditions météorologiques de plus en plus extrêmes.
« Toutes les décisions de vente ne sont pas motivées par la politique. Pour beaucoup, la décision de désinvestir sera due à des changements de circonstances personnelles, de la redéfinition des objectifs financiers à la simple décision d’investir plus près de chez soi », a poursuivi Soper. « Pour certains, l’entretien et la distance d’une propriété américaine sont devenus plus un fardeau qu’un avantage, et l’incertitude entourant les règles frontalières changeantes et obscures est une couche de stress supplémentaire. Pendant des années, les Canadiens traversaient la frontière américaine sans y penser à deux fois pour leurs vacances d’hiver dans le sud. Maintenant, beaucoup craignent que cette facilité de voyage et ces relations de bon voisinage ne soient plus garanties. »
L’investissement canadien dans l’immobilier américain en déclin
Selon la National Association of REALTORS® (NAR), les Canadiens ont été parmi les deux plus grands contributeurs d’investissements étrangers dans l’immobilier américain au cours des deux dernières décennies, bien que les transactions aient été nettement moins nombreuses ces cinq dernières années qu’au cours de la majeure partie des années 2010. Dans l’ensemble, les professionnels de l’immobilier aux États-Unis ont signalé deux fois plus de ventes de propriétés résidentielles par des clients internationaux au cours de la dernière année, le groupe le plus important étant les Canadiens.
« Avec tant de Canadiens citant des préoccupations concernant l’administration américaine comme une raison clé de désinvestir, il est évident que l’instabilité politique n’est plus seulement un sujet de discussion – c’est un catalyseur de changement », a déclaré Soper. « Ce changement de sentiment remodèle la façon dont les Canadiens envisagent l’investissement transfrontalier. Alors que l’incertitude continue de planer sur le paysage politique américain, nous prévoyons que davantage de Canadiens redirigeront leur capital vers l’immobilier national, renforçant la confiance à long terme dans le marché immobilier canadien et créant de nouvelles opportunités de croissance plus près de chez eux. »
Lorsqu’on leur a demandé s’ils prévoyaient de réinvestir le fonds de la vente de leur maison aux États-Unis sur le marché immobilier canadien, près d’un tiers (32 %) des répondants qui ont récemment vendu ou prévoient de vendre au cours de la prochaine année ont répondu « oui ».
Le trafic web américain vers royallepage.ca augmente lors de moments politiques clés
Il n’y a pas que les Canadiens qui reconsidèrent leurs liens avec les États-Unis – de nombreux Américains se tournent vers le nord alors que les tensions politiques s’intensifient chez eux.
Les visites provenant des États-Unis vers royallepage.ca – le site web immobilier le plus visité au Canada – ont considérablement augmenté lors d’événements politiques clés au cours de la dernière année. Au cours de la semaine du 8 juin 2025, le trafic web basé aux États-Unis a bondi de 116 % d’une année sur l’autre et de 84 % d’une semaine sur l’autre, coïncidant avec des manifestations généralisées à Los Angeles, suite aux opérations de l‘Immigration and Customs Enforcement (ICE) des États-Unis.
Ce n’est pas la première fois que ce comportement apparaît. Après l’élection présidentielle américaine de 2024, le trafic web des utilisateurs américains a considérablement augmenté. Le 6 novembre, le lendemain de l’élection de Trump à la présidence pour un second mandat, les visites provenant des États-Unis ont bondi de 52 %. Dans l’ensemble, le trafic pendant la semaine des élections (semaine du 3 novembre 2024) a augmenté de 70 % d’une année sur l’autre, soulignant un intérêt transfrontalier accru pour l’immobilier canadien.
Une autre augmentation notable s’est produite au cours de la semaine du 23 juin 2024, immédiatement après le premier débat présidentiel entre l’ancien président Joe Biden et l’actuel président, Donald Trump. Au cours de cette semaine, le trafic américain vers le site a augmenté de 112 % par rapport à la semaine du 9 juin de la même année et de 94 % d’une année sur l’autre.
Lisez le communiqué de presse complet et consultez le tableau de données pour obtenir plus d’informations :
1 Ce sondage en ligne a été mené auprès de 2 500 adultes canadiens, du 4 au 9 août 2025. Les données ont été pondérées selon l’âge, le sexe et la région afin d’assurer une représentativité nationale conforme aux chiffres du recensement de 2021. Pour plus de détails, veuillez consulter la méthodologie.