Un canapé gris dans un salon avec des coussins colorés

En ce début d’automne, saison où nous passons une grande partie de notre temps à l’intérieur, vous en venez peut-être à vous demander si le moment est bien choisi de vendre votre propriété ou quitter votre loyer pour acheter et améliorer votre qualité de vie dans un nouvel espace.

Le bon moment pour acheter une propriété est largement dépendant de vos propres besoins et motivations. Il vous faudra d’abord évaluer votre capacité d’emprunt, déterminer vos critères de recherche, et comme le marché actuel est complexe et concurrentiel, vous faire accompagner par un expert de votre région pour faire des choix éclairés. En attendant, si vous habitez la région du Grand Montréal ou l’un des principaux marchés du Québec, cet article devrait vous aiguiller et vous offrir de l’information à jour et pertinente quant aux tendances actuelles du marché de l’immobilier.

Après avoir observé une appréciation plus importante lors du deuxième trimestre 2023, la hausse des prix sur le marché immobilier du Grand Montréal a ralenti entre les mois de juillet et septembre, offrant un léger répit aux acheteurs. Selon l’Étude sur le prix des maisons et les prévisions du marché de Royal LePage, le prix de l’agrégat1 d’une propriété dans la région du Grand Montréal a affiché une faible hausse de 0,6 % au troisième trimestre de 2023, comparativement au trimestre précédent pour atteindre 575 400 $. En comparaison avec le troisième trimestre de l’an dernier toutefois, il s’agit d’une hausse de 3,7 %.

Lorsque ventilé par type de propriété, le prix médian d’une maison unifamiliale détachée a augmenté de 3,9 % par rapport au troisième trimestre de 2022 pour atteindre 645 800 $, tandis qu’il est demeuré stable à 0,3 % d’augmentation sur une base trimestrielle. Le prix médian d’un appartement en copropriété a pour sa part observé une hausse de 4,0 % en glissement annuel, mais une diminution de 2,6 % entre le deuxième et le troisième trimestre pour se situer à 449 700 $. Les données relatives aux prix, qui comprennent à la fois celles des propriétés du marché de la revente et celles des nouvelles constructions, sont fournies par la société sœur de Royal LePage, RPS Solutions pour propriétés résidentielles, une société d’évaluation immobilière canadienne de premier plan.

Bien que les prix aient affiché des signes de stabilisation ce trimestre, cette période d’accalmie pourrait être temporaire selon Royal LePage.

« Le marché actuel demeure légèrement à la faveur des vendeurs, mais fait place à un rapport de forces plus équitable entre acheteurs et vendeurs », explique Marc Lefrançois, courtier immobilier agréé chez Royal LePage Tendance à Montréal. « L’appréciation plus modeste des prix s’explique par un empressement moins flagrant des acheteurs de propriétés haut de gamme, faisant augmenter l’offre de résidences de deux millions de dollars et plus. Lorsque l’inflation augmente, les consommateurs restreignent leurs dépenses aux besoins immédiats et essentiels. Si un déménagement peut attendre, les propriétaires à la recherche d’une propriété qui augmente leur qualité de vie reviendront sur le marché ultérieurement. Le segment d’entrée de gamme demeure pour sa part très actif, contraint par le manque d’inventaire. »

Sur fond de pénurie d’offre de logements, M. Lefrançois estime qu’il suffirait de peu pour que le marché immobilier du Grand Montréal replonge dans un marché fortement à l’avantage des vendeurs. Il ne s’attend pas à ce que les occasions à saisir s’améliorent de façon significative pour les acheteurs ayant choisi d’attendre, puisque la trame de l’immobilier continuera d’avantager les vendeurs à long terme et que les taux d’intérêts ne seront pas appelés à diminuer avant plusieurs mois.

Les économistes sont divisés sur la question de savoir si la Banque du Canada choisira de maintenir son taux directeur ou de l’augmenter lors de la prochaine annonce prévue le 25 octobre, après que les récentes statistiques du produit intérieur brut (PIB) aient montré que l’économie canadienne a essentiellement stagné en juillet,2 suivies par les données sur l’emploi qui montrent que 64 000 emplois ont été créés le mois dernier et que le taux de chômage national est resté stable à 5,5 %.3 Si l’inflation a augmenté en septembre, ce qui sera révélé le 17 octobre, il est plus probable que la banque centrale augmente ses taux d’intérêt.

« Bien que les taux d’intérêt préférentiels aient atteint leur niveau le plus élevé en 22 ans, ils sont revenus à des normes historiques », déclare-t-il. « La différence entre aujourd’hui et l’époque des taux à deux chiffres des années 1980 est que les revenus des ménages n’ont pas rattrapé l’appréciation des prix de l’immobilier. Par conséquent, nous ne pouvons pas simplement comparer le taux d’intérêt préférentiel actuel de 7 % au taux beaucoup plus élevé de 20 % observé il y a 40 ans. Nous devons tenir compte de la plus grande proportion du revenu d’un ménage consacrée aux coûts hypothécaires aujourd’hui », poursuit-il.

Malgré une stabilisation des prix au troisième trimestre, il s’agit de la première fois depuis le deuxième trimestre de 2021 que la chambre immobilière locale rapporte une hausse d’une année sur l’autre du nombre de transactions immobilières résidentielles. Ainsi, Royal LePage prévoit que le prix de l’agrégat d’une propriété dans la région du Grand Montréal augmentera de 8,0 % au quatrième trimestre de 2023 par rapport à la même période l’an dernier. Cela signifie qu’entre le troisième et le quatrième trimestre de 2023, le prix de l’agrégat d’une propriété dans la région du Grand Montréal enregistrera une hausse de 2,1 % pour terminer l’année à 587 844 $. 

« Si la Banque du Canada maintient son taux pour le reste de l’année, nous nous attendons à ce que des acheteurs profitent de cette pause pour revenir sur le marché, ce qui devrait contribuer à une appréciation supérieure des prix au dernier trimestre de l’année », a dit Dominic St-Pierre, vice-président et directeur général, Royal LePage, région du Québec. « Toutefois, comme les acheteurs plus expérimentés manquent de certitudes pour se lancer dans leur prochain achat, les prix de la tranche supérieure du marché immobilier du Grand Montréal devraient continuer d’être à l’équilibre. »

Portrait provincial

Parmi les marchés québécois à l’étude, les données de prix de Royal LePage indiquent des disparités d’un bout à l’autre de la province, sur fond d’incertitude économique.

À l’extérieur du Grand Montréal, les régions de Gatineau, Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières ont toutes vu le prix de l’agrégat des propriétés croître ce trimestre, en comparaison avec le même trimestre l’an dernier, dans des proportions bien différentes. Sur une base trimestrielle, les régions de Gatineau et Sherbrooke ont observé un déclin des prix, reflétant un ralentissement plus marqué de l’activité pendant cette période. 

Dans l’ensemble, les prix seront appelés à se stabiliser lors du dernier trimestre de 2023, tandis que les acheteurs potentiels attendent de voir comment se positionnera la Banque du Canada le 25 octobre prochain.


1L’agrégat des prix est calculé à partir de la moyenne pondérée de la valeur médiane de tous les types de propriétés étudiés. Les données sont fournies par RPS Solutions pour propriétés résidentielles et comprennent des transactions du marché de la revente ainsi que des nouvelles constructions.

2Produit intérieur brut par industrie, juillet 2023

3Enquête sur la population active, septembre 2023