Alors que les principaux marchés immobiliers du Canada devraient entamer 2026 avec un retour progressif aux tendances saisonnières, le Québec raconte une nouvelle fois une histoire différente. Tandis que certaines des plus grandes villes du pays se préparent à de modestes baisses de prix, la province continue d’enregistrer un fort dynamisme, avec des prix immobiliers en hausse grâce à une forte demande des acheteurs. Cette tendance est particulièrement claire dans le Grand Montréal, où les prix de l’immobilier devraient continuer d’augmenter, contrairement à ceux de ses homologues, Toronto et Vancouver.
Selon les prévisions de Royal LePage, le prix de l’agrégat1 à l’échelle du Québec devrait augmenter de 7,0 % au quatrième trimestre de 2026, comparativement au même trimestre de 2025, pour atteindre 485 138 $.
« Le marché immobilier québécois a su faire preuve de résilience en 2025, se positionnant de manière favorable par rapport à d’autres grandes régions canadiennes », déclare Dominic St-Pierre, vice-président exécutif, développement des affaires, Royal LePage. « Bien que l’incertitude économique ait freiné la confiance des consommateurs à l’échelle canadienne, les Québécois se sont montrés plus résilients et ont maintenu leur activité transactionnelle, entraînant une appréciation notable des prix des propriétés. Nous anticipons une demande constante et des niveaux d’inventaire stables en 2026, avec une augmentation notable des prix à l’échelle provinciale. »
Royal LePage prévoit que le prix médian d’une maison unifamiliale détachée et d’une appartement en copropriété dans la province augmentera de 8,0 % et 3,0 % pour atteindre 536 220 $ et 403 657 $, respectivement, au quatrième trimestre de 2026, comparativement au quatrième trimestre de 2025.2 Parmi les plus grands marchés du Canada, le Grand Montréal devrait voir ses prix augmenter de 5,0 % en 2026, se distinguant ainsi du Grand Toronto et du Grand Vancouver où des baisses sont attendues, respectivement de 4,5% et 3,5%.
Le Québec, un marché distinct au Canada
« La relative accessibilité de Montréal par rapport aux autres métropoles canadiennes, combinée à une offre équilibrée de condos, en fait un marché particulièrement attractif. Cette dynamique, malgré un léger ralentissement à l’automne, devrait maintenir une forte activité en 2026, surtout en périphérie où les jeunes familles trouvent encore des options abordables », affirme M. St-Pierre.
Pour la deuxième année consécutive, la ville de Québec se positionne comme un leader incontesté de la croissance des prix immobiliers au Canada. L’anticipation est d’une hausse du prix de l’agrégat des propriétés de 12,0 % au quatrième trimestre de 2026, comparativement au même trimestre de 2025, témoignant d’une dynamique de marché exceptionnelle.
« La ville de Québec est sans conteste l’étoile de notre marché cette année, et les prévisions pour 2026 confirment cette tendance », déclare M. St-Pierre. « La demande locale est très forte, portée par un marché de l’emploi robuste et des fondamentaux solides. Malgré les gains importants, le marché reste relativement abordable, ce qui continue d’attirer les acheteurs et d’exercer une pression constante sur les prix. C’est une performance remarquable que nous anticipons de voir se poursuivre. »
Les relations canado-américaines et leur impact sur le marché immobilier
L’année 2025 a été marquée par une incertitude économique due aux tensions commerciales avec les États-Unis. Si, à l’échelle nationale, ces tensions ont pu influencer la confiance des consommateurs, leurs impacts ont été moins prononcés au Québec, où le marché n’a pas montré de ralentissement significatif.
« Au Québec, nos consommateurs ont semblé moins directement affectés par l’incertitude liée aux relations commerciales avec nos voisins du sud, et notre marché immobilier n’a pas ralenti comme dans d’autres provinces », constate M. St-Pierre. « Cependant, l’ensemble de l’économie canadienne bénéficierait grandement d’un accord commercial stable. Les Québécois, comme l’ensemble des Canadiens, attendent de voir si un tel accord sera signé, ce qui pourrait apporter une amélioration générale de l’économie et, par ricochet, un regain de confiance pour l’ensemble du marché.»
Des mises en chantier et l’engagement politique
Malgré les efforts, les obstacles à l’augmentation de l’offre de logements persistent. Alors que des gains notables en mises en chantier ont été observés dans certaines régions, des déclins importants ont été enregistrés ailleurs au pays. À Montréal, la nouvelle administration municipale devra redoubler d’efforts pour favoriser de nouvelles constructions, alors que l’inventaire demeure bas et la demande forte.
« Pour l’année 2026, une élection générale est prévue au Québec. Les Québécois attendent avec espoir des engagements forts et concrets en matière de politiques de logement », souligne M. St-Pierre. « La crise du logement est une préoccupation majeure, et il est crucial que les différents paliers de gouvernement collaborent pour mettre en place des mesures efficaces qui stimuleront l’offre et garantiront l’abordabilité à long terme dans la province. »
Faits saillants:
- À Gatineau, le prix de l’agrégat devrait augmenter de 1,5 % au quatrième trimestre de 2026 par rapport au même trimestre de 2025 pour atteindre 472 889 $.
- À Sherbrooke, le prix de l’agrégat devrait augmenter de 8,0 % au quatrième trimestre de 2026 par rapport au même trimestre de 2025 pour atteindre 435 564 $.
- À Trois-Rivières, le prix de l’agrégat devrait augmenter de 10,0 % au quatrième trimestre de 2026 par rapport au même trimestre de 2025 pour atteindre 430 760 $.
1L’agrégat des prix est calculé à partir de la moyenne pondérée de la valeur médiane de tous les types de propriétés étudiés. Les estimations de prix provinciaux ont été mises à jour pour inclure toutes les régions de la province et peuvent par conséquent différer des rapports précédents.
2Les données sur les prix, dont celles sur les reventes et les nouvelles constructions, sont fournies par RPS Solutions pour propriétés résidentielles. Les prévisions de prix reflètent les projections du T4 2026 par rapport au T4 2025.