Un homme et une femme vêtus de pulls colorés jouent dans la neige.

Les régions de villégiature d’hiver du Québec, réputées pour leurs panoramas enneigés et leurs pentes exceptionnelles, ont été le théâtre d’une ascension soutenue des prix des propriétés récréatives en 2023. Malgré les chamboulements économiques qui ont marqué l’année, le marché immobilier en bordure des principaux domaines skiables a résisté aux vents contraires.

Selon les dernières données de Royal LePage, les 10 premiers mois de l’année ont enregistré une augmentation significative de 7,8 % du prix médian des propriétés unifamiliales détachées dans les marchés récréatifs d’hiver de la province, comparativement à la même période en 2022, pour atteindre 501 600 $. Cependant, une nouvelle perspective émerge pour l’année 2024, avec des signes annonciateurs de stabilisation des prix. Cette tendance s’inscrit dans un contexte de taux d’intérêt en hausse et d’un coût de la vie plus élevé, éléments qui semblent refroidir la demande.

Les marchés de villégiature hivernaux du Québec ont répondu de manière inégale à l’environnement de taux d’intérêt plus élevés en 2023. Parmi toutes les régions étudiées, le Mont Sutton a émergé comme le leader incontesté, affichant une forte appréciation de 27,3 % du prix des propriétés unifamiliales détachées au cours des dix premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2022. Pendant la même période, les marchés immobiliers à proximité du Mont-Tremblant et du Mont Saint-Sauveur ont vu le prix médian d’une maison unifamiliale augmenter de 7,8 % et de 6,7 %, respectivement d’une année sur l’autre, pour atteindre 539 000 $ et 600 000 $.

Le secteur de la copropriété n’est pas en reste, avec la hausse la plus significative de la province, à 83,4 % du prix médian au Mont Sainte-Anne d’une année sur l’autre, qui témoigne de la grande disparité des styles de propriétés et de la rareté des biens à vendre dans la région. En Estrie, le prix médian d’une copropriété a observé une croissance de 11,3 % et de 4,8 % à Bromont et au Mont Orford, respectivement, pour atteindre 555 000 $ et 305 000 $. Dans les Laurentides toutefois, le prix médian d’une copropriété a glissé de 2,1 % et de 6,5 % à Mont-Tremblant et Saint-Sauveur, respectivement, pour atteindre 465 000 $ et 357 500  $. Cependant, des défis se profilent à l’horizon, notamment le resserrement des restrictions entourant la location à court terme dans certaines régions de villégiature québécoises, réduisant ainsi la demande pour l’achat de résidences secondaires à des fins d’investissement.

« La ruée des ménages des zones urbaines vers les marchés immobiliers récréatifs, qui a marqué les années de la pandémie, s’est atténuée. Cependant, cette évolution a contribué à accroître la cote de ces régions à long terme, puisqu’elles ont dû adapter leurs services et infrastructures locales à une population en rapide croissance », indique Dominic St-Pierre, vice-président et directeur général de Royal LePage au Québec. « Même si l’inventaire de propriétés disponibles à la vente fut à la hausse cette année, la rareté de produits a continué de maintenir les prix, particulièrement au cours de la première moitié de l’année. Puis, la prudence des consommateurs face aux coûts d’emprunt plus élevés a ralenti l’activité au début de la saison estivale. »

L’ascension des prix des propriétés récréatives s’est toutefois accompagnée d’une réalité contrastante au chapitre des ventes en 2023, tandis que les coûts d’emprunt ont continué de croître, au rythme des hausses du taux directeur de la Banque du Canada jusqu’en juillet, modifiant le comportement des aspirants acheteurs et propriétaires. Le nombre de transactions de maisons unifamiliales détachées récréatives dans la province s’est ainsi replié de 8,5 % au cours de la période analysée, et de 22,8 % dans le segment de la copropriété, faisant écho à l’approche attentiste de nombreux acheteurs ayant choisi de mettre leur projet sur la glace, en espérant des jours meilleurs pour faire l’acquisition d’une résidence dans les lieux de villégiature d’hiver de la province. 

Prévisions

Bien qu’il soit largement attendu que la Banque du Canada maintienne son taux de financement à un jour stable pour la majeure partie de 2024, Royal LePage s’attend à ce la pression exercée par les récentes hausses de taux d’intérêt et l’inflation sur le budget discrétionnaire des ménages continuera d’affaiblir leur pouvoir d’achat, ce qui aura pour conséquence de freiner l’appréciation du prix des propriétés, particulièrement dans les marchés de villégiature où la proportion de résidences secondaires est plus importante. En effet, dans le contexte économique actuel, les propriétaires d’une résidence secondaire pourraient faire des concessions pour éviter de s’endetter et mettre leur bien sur le marché au lieu de renouveler leur prêt hypothécaire à un taux nettement supérieur. Toutefois, la rareté de produits dans les marchés récréatifs d’hiver de la province empêchera de faire glisser les prix à la baisse dans la majorité des secteurs.

Selon Royal LePage, le prix d’une maison unifamiliale détachée dans les marchés alpins de la province demeurera légèrement à la hausse, augmentant de 1,8 % pour atteindre 510 629 $ au cours des 12 prochains mois. Cette prévision est basée sur l’attente de taux d’intérêt stables pour la majeure partie de 2024, ou légèrement à la baisse.

Pour plus d’information sur les tendances actuelles et les prévisions dans 10 des plus populaires marchés récréatifs d’hiver du Québec, cliquez sur les liens ci-dessous.