Depuis la pandémie, la définition même de l’immobilier de luxe a évolué, alors que les pénuries d’offre de logement ont transcendé tous les segments du marché et fait croître les prix. Bien que la catégorie des propriétés luxueuses est plus résiliente et moins sujette aux fluctuations que le marché résidentiel général, sa clientèle reste attentive à la santé économique globale du pays afin de prendre des décisions éclairées quant à la constitution de son patrimoine immobilier. Alors que les taux d’intérêt plus faibles ont contribué à raviver le sentiment de confiance vis-à-vis de l’achat d’un bien important comme celui d’une propriété, qu’est-ce qui attend les marchés des propriétés de prestige de Montréal et de Québec alors que nous entrons dans le dernier trimestre de 2024 et regardons vers 2025?
Montréal: Acheteurs et vendeurs de propriétés luxueuses restent à l’affût
Selon le Rapport Maisons de prestigeMC 2024 de Royal LePageMD, les ventes de propriétés de luxe ont augmenté au Québec, bien que les prix aient baissé dans les deux plus grandes villes de la province. Au cours des huit premiers mois de 2024, le prix médian d’une propriété de luxe dans la ville de Montréal a diminué de 2,8 % d’une année sur l’autre pour s’établir à 3 150 000 $. Au cours de la même période, les ventes ont augmenté de 8,3 %. Le prix d’entrée d’une propriété de luxe à Montréal s’établit à 2 500 000 $.
« L’activité sur le marché des propriétés de luxe à Montréal a observé une hausse au cours de la dernière année, bien que les acheteurs et vendeurs aient adopté une approche attentiste vis-à-vis de l’évolution de l’économie et du marché de l’habitation. Avec la diminution progressive des taux d’intérêt, les acheteurs du marché haut de gamme se sentent plus rassurés à l’idée de prendre des décisions financières importantes, comme l’achat d’une propriété », précise Marie-Yvonne Paint, courtier immobilier agréé chez Royal LePage Héritage.
« Compte tenu de la hausse des coûts des matériaux et de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les acheteurs recherchent des propriétés clés en main nécessitant peu de rénovations, et ils sont prêts à attendre la maison idéale. Les vendeurs sont tout aussi patients et maintiennent fermement leur prix de vente, ce qui se traduit par une augmentation de l’inventaire de logements de luxe par rapport aux niveaux connus durant la pandémie. »
Les propriétés qui se sont vendues au-dessus du seuil minimum de prix de luxe à Montréal cette année ont en moyenne 3,7 chambres à coucher et 3,1 salles de bain.
Québec : Un marché du luxe en décalage par rapport au marché résidentiel général
Dans la ville de Québec, le prix médian d’une propriété de luxe a diminué de 7,2 % d’une année sur l’autre pour s’établir à 1 200 000 $ au cours des huit premiers mois de 2024, alors que les ventes ont augmenté de 30,4 %. Le prix d’entrée d’une propriété de luxe à Québec s’établit à 1 000 000 $.
« À Québec, le segment des propriétés de luxe a suivi une trajectoire différente de celle du marché immobilier résidentiel conventionnel cette année, observant une pression à la baisse sur les prix et une augmentation du nombre de transactions par rapport à 2023 », a déclaré Louis Belzile, courtier immobilier résidentiel et commercial chez Royal LePage Blanc & Noir. « Alors que le marché résidentiel en général continue de voir des offres multiples et de la surenchère, le segment du luxe à Québec connaît des conditions favorables aux acheteurs avec une augmentation de l’offre de logements et une diminution des prix. Les propriétés clés en main, très recherchées, font exception à la règle : leur prix d’inscription correspond bien à la valeur réelle du marché, et elles ont tendance à recevoir des offres concurrentielles. »
Les propriétés qui se sont vendues au-delà du seuil minimal du prix de luxe à Québec cette année comptent en moyenne 3,5 chambres à coucher et 2,4 salles de bain.
Vous envisagez l’achat d’une propriété de luxe? Travaillez avec un professionnel pour des conditions gagnantes
Dans les marchés immobiliers de luxe de Montréal, Madame Paint constate qu’un certain nombre de vendeurs affichent leur maison pour tester le marché et évaluer l’intérêt des acheteurs, ce qui contribue à gonfler l’inventaire et prolonge le nombre moyen de jours sur le marché dans la catégorie des propriétés haut de gamme.
« Étant donné que le marché des propriétés de luxe représente une petite part de l’ensemble du marché immobilier, le nombre de maisons comparables est limité, ce qui complique souvent l’évaluation du prix de vente optimal pour les vendeurs », a-t-elle précisé. « Faire appel à l’expertise d’un professionnel de l’immobilier permet non seulement de finaliser la transaction avec succès, mais aussi de réduire la durée de mise en marché et d’obtenir les meilleures conditions pour toutes les parties impliquées. »
L’immobilier de luxe ne se limite pas aux pieds carrés
Pour sa part, M. Belzile indique que les jeunes professionnels et familles à la recherche d’une résidence plus spacieuse constituent une clientèle grandissante pour des propriétés de luxe près du seuil de prix minimal du segment. Il ajoute qu’il est plus rare que les acheteurs paient au comptant en totalité sans nécessiter de financement pour faire l’acquisition d’une résidence à plus d’un million de dollars, même si le marché du luxe est moins sensible aux fluctuations des taux d’intérêt.
« Les acheteurs de luxe de Québec recherchent des maisons qui ne se limitent pas à la superficie. Ils recherchent des propriétés qui ont une âme, un caractère unique et des rénovations de bon goût. Dans le marché actuel, les maisons d’architecte et les maisons clés en main de grande qualité se vendent à la vitesse de l’éclair », souligne M. Belzile. « Si les quartiers traditionnels comme Sillery et Sainte-Foy demeurent populaires, des endroits émergents comme Lac-Beauport sont de plus en plus convoités pour leur proximité avec la nature. Ils constituent un attrait majeur pour ceux qui recherchent un mode de vie plus serein à une distance raisonnable du centre-ville. »
Prévisions pour l’automne et 2025
Madame Paint s’attend à ce que le marché du luxe de Montréal affiche une croissance soutenue au cours de l’automne et du printemps, la stabilisation de l’inflation et la baisse des taux d’intérêt alimentant l’optimisme général des acheteurs.
M. Belzile prévoit que la demande immobilière se poursuivra dans le segment des propriétés de prestige cet automne et pour la majeure partie de 2025, stimulée par l’assouplissement continu des taux d’intérêt, ce qui devrait faire croître modérément les prix au cours des mois à venir.