Après avoir connu une demande immobilière sans précédent entre 2020 et 2022, causant une flambée des valeurs des propriétés, les prix des maisons dans les marchés récréatifs du Québec devraient revenir sur terre en 2023. Bonne nouvelle si vous caressez le projet de faire l’acquisition d’un chalet au Québec cette année, car tout semble indiquer que vous aurez accès à un choix plus vaste de propriétés récréatives à un prix plus intéressant qu’à pareille date l’an dernier. Toutefois, on ne parle pas encore d’aubaines puisque les valeurs demeureront supérieures à celles d’avant la pandémie.
C’est ce que nous apprend le Rapport printanier 2023 de Royal LePage sur les propriétés récréatives, qui prévoit une baisse de 8,0 % du prix des maisons unifamiliales par rapport à 2022 dans les marchés immobiliers récréatifs de la province. Il s’agit d’un scénario plutôt contrastant avec celui de 2022, où le prix de l’agrégat d’une maison unifamiliale avait bondi de 16,1 % par rapport à l’année 2021, pour s’établir à 373 400 $. Au cours de la même période, le prix de l’agrégat des propriétés au bord de l’eau a pour sa part augmenté de 17,3 %, pour atteindre 480 200 $, tandis que celui d’un appartement en copropriété s’est apprécié de 22,3 %, pour se fixer à 341 900 $.
Parmi les régions récréatives à l’étude, c’est dans Lanaudière où le prix médian des maisons unifamiliales a connu la plus forte augmentation, grimpant d’environ 25 % à Montcalm et Matawinie, pour s’élever respectivement à 375 500 $ et 325 000 $. Du côté de la copropriété, la MRC Les Laurentides et Bromont arrivent nez à nez avec une croissance de 34 % du prix médian, atteignant respectivement 425 000 $ et 512 000 $. Les propriétés au bord des lacs et rivières ont également vu leur prix croître, particulièrement dans Montcalm où le prix médian a grimpé de 32,6 % pour atteindre 378 500 $.
Dans son analyse, Royal LePage entrevoit que les marchés de villégiature seront les plus fortement touchés par la correction des prix dans la province en 2023, comparativement aux marchés urbains, dû à la demande sans précédent causée par le boum immobilier pandémique. Par ailleurs, une majorité des marchés immobiliers à l’étude observent déjà une diminution des prix en ce début d’année, par rapport à la même période en 2022. Le niveau d’inflation et les coûts d’emprunt hypothécaires encore élevés mettront une pression supplémentaire sur le portefeuille des ménages, réduisant ainsi le budget alloué à l’achat d’une propriété récréative. L’on s’attend aussi à ce que les propriétés récréatives du Québec connaissent une baisse des prix médians plus importante qu’ailleurs au Canada.
Sous une perspective plus positive, les acheteurs de propriétés récréatives du Québec accèderont en 2023 à une plus grande sélection de maisons à vendre, ainsi qu’à une meilleure marge de négociation. Quant aux vendeurs, bien que la valeur marchande de leur propriété tende à diminuer, ils demeureront gagnants en conservant un bénéfice potentiel moyen de 35 % par rapport aux prix de 2020.