Vue d’extérieur de maisons de ville colorées sur une rue du Plateau-Mont-Royal à Montréal

À la suite d’un marché printanier frénétique, les prix des propriétés ont continué à croître dans les principaux marchés immobiliers du Québec, malgré la hausse des taux d’intérêt et le changement de comportement des acheteurs. En effet, dans plusieurs marchés de la province, le mois de juin a été caractérisé par une diminution de la demande, alors que certains acheteurs ont dû revoir leur capacité financière et parfois, le type de propriété recherché et les critères d’achat. 

Dans la région du Grand Montréal, les résultats de l’Étude sur les prix des maisons de Royal LePage pour le deuxième trimestre de 2022 ont continué d’afficher une forte croissance, tandis que le prix d’une propriété, toutes catégories confondues, dans la région a augmenté de 13,9 % d’une année sur l’autre pour atteindre 585 700 $. Ainsi, Royal LePage maintient ses prévisions selon lesquelles le prix des propriétés dans le Grand Montréal devrait terminer l’année sur une hausse de 12,5 % lors du quatrième trimestre de 2022, comparativement au même trimestre de 2021. Cette prévision s’appuie sur les résultats d’appréciation robuste des prix des propriétés s’étant produits pendant les premiers six mois de 2022, qui seront suivis par un léger essoufflement du marché jusqu’en décembre.

« On observe un changement de ton sur le marché immobilier, avec la hausse des taux d’intérêt comme principal facteur », confirme Marc Lefrançois, courtier immobilier agréé chez Royal LePage Tendance à Montréal. « Au fil des annonces d’augmentation du taux directeur de la Banque du Canada, avec la forte inflation en toile de fond, les acheteurs ont commencé à sérieusement réévaluer leur capacité financière, ce qui a eu comme effet de réduire leurs ardeurs et ralentir la demande de propriétés en juin. Les vendeurs, de leur côté, ne s’ajustent pas aussi rapidement et continuent pour l’instant d’entretenir des attentes très élevées concernant la valeur marchande de leur propriété. Concrètement, nous entrons dans un nouveau chapitre annonciateur d’une appréciation plus saine du prix des propriétés dans la région du Grand Montréal et dans la majorité des marchés du Québec pour le deuxième semestre de 2022 », prévoit M. Lefrançois, ajoutant que les prochaines semaines nous permettront d’écrire la suite.

À plus long terme, M. Lefrançois n’entrevoit pas que le léger affaiblissement de la demande perdure. L’immobilier demeure un bien essentiel et le Canada continue d’essuyer un déficit structurel de logements à la faveur d’une pression haussière sur les prix. Selon lui, la conjoncture immobilière actuelle devrait être circonstancielle, bien qu’elle soit influencée par un vaste éventail de facteurs économiques difficiles à prédire. Le contexte de plein emploi et de tendance à la hausse des salaires devraient notamment amortir les effets plus négatifs sur le plan économique et immobilier, sans oublier l’épargne accumulée des ménages durant la pandémie qui continue de stimuler l’économie.

Dans l’Ouest de l’île de Montréal, le changement de comportement des acheteurs a été palpable  dès le mois de mai, dû aux hausses successives de taux d’intérêt et à une augmentation de propriétés à vendre sur le marché. On a observé une hausse importante de transactions pour les catégories de propriétés sous la barre du million de dollars, tandis que les acheteurs ont accéléré leurs démarches d’achat afin de profiter des taux d’intérêt qu’ils avaient négociés avant la hausse et avant que ces ententes n’expirent.

« Avec des taux de financement à près de 5,5 % ces jours-ci, lesquels devraient augmenter encore, il y a des répercussions sur le budget des acheteurs », remarque Sean Broady, courtier immobilier agréé à l’agence Royal LePage Elite située à Beaconsfield. « L’incertitude sur le marché et des taux d’intérêt supérieurs ont freiné les ventes de propriétés de plus d’un million de dollars tandis que l’offre a commencé à dépasser la demande dans cette catégorie de prix. »

Ailleurs dans la province

  • Québec : Le prix de l’agrégat d’une propriété a augmenté de 11,0 % au deuxième trimestre de 2022 par rapport à la même période en 2021 pour atteindre 340 300 $. Pour l’avenir, l’on ne s’attend pas à ce que la hausse des taux d’intérêts ait des conséquences notables sur les prix dans la région.
  • Gatineau: Un changement de structure du marché immobilier s’impose graduellement dans la région à cause des hausses du taux d’intérêt, mais les prix demeureront élevés. Le prix de l’agrégat d’une propriété a augmenté de 18,6 % au deuxième trimestre de 2022, par rapport à la même période en 2021 pour atteindre 438 400 $.
  • Sherbrooke: Bien que l’inventaire de propriétés demeure faible, l’on s’attend à ce que de nouvelles opportunités se manifestent pour les acheteurs au cours des semaines et mois à venir. Le prix de l’agrégat d’une propriété dans la région s’est apprécié de 15,9 % d’une année sur l’autre au deuxième trimestre pour atteindre 332 600 $.
  • Trois-Rivières: Un ralentissement de l’activité sur le marché de Trois-Rivières est palpable, mais les prix se maintiennent à des niveaux élevés. Le prix de l’agrégat  d’une propriété a augmenté de 22,2 % pour atteindre 311 100 $.