Un jardin moderne avec une piscine creusée et un patio avec des meubles

Si vous réfléchissez à acheter une propriété présentement, vous suivez de très près les fluctuations de taux d’intérêt, et le relèvement du taux directeur de la Banque du Canada annoncé cette semaine vous fait possiblement vous questionner sur son incidence potentielle sur votre projet d’achat. Et puisque nous parlons du marché immobilier, comment se portent les prix actuellement? La correction est-elle terminée?

Voici un aperçu du marché issu de l’Étude sur le prix des maisons de Royal LePage du deuxième trimestre 2023 qui vous aidera à répondre à certaines questions.

Lors du deuxième trimestre de 2023, l’agrégat1 du prix d’une propriété dans la région du Grand Montréal a diminué de 2,4 % par rapport au même trimestre en 2022 pour atteindre 571 800 $, soit une hausse de 3,7 % sur une base trimestrielle. L’augmentation du taux directeur de la Banque du Canada à 5,0 % est susceptible de pousser plus d’acheteurs sur les lignes de côté jusqu’à ce que les coûts d’emprunt diminuent, créant une demande refoulée à venir.

À l’extérieur du Grand Montréal, trois des quatre marchés régionaux à l’étude ont affiché une croissance du prix de l’agrégat, en glissement annuel et trimestriel, à l’exception de Gatineau qui a observé un déclin du prix d’une propriété de l’ordre de 2,1 % au deuxième trimestre de 2023 comparativement à la même période l’an dernier. La région de Sherbrooke a enregistré la plus forte appréciation du prix de l’agrégat, en hausse de 8,4 % par rapport au deuxième trimestre de 2022, suivie de Québec et de Trois-Rivières qui ont affiché des hausses de 3,0 % et de 1,3 %, respectivement. Les traces de la correction des prix, qui s’est échelonnée sur deux trimestres seulement dans les régions étudiées, ont disparu et laissé place à des hausses trimestrielles saines.

Selon Dominic St-Pierre, vice-président et directeur général de Royal LePage pour la région du Québec, l’augmentation de 25 points de base du taux directeur de la Banque du Canada, la deuxième consécutive depuis que la banque centrale a appuyé sur pause en mars, signalera à de certains acheteurs potentiels qui espéraient reprendre leurs démarches de recherche de propriété qu’ils devront encore faire preuve de patience.

« La hausse du taux directeur de la Banque du Canada évoque une fois de plus l’engagement de l’institution à atteindre la cible d’inflation de moins de 3 % au pays », a-t-il dit. « Alors que nous continuons de constater une pénurie de logements, cette annonce devrait freiner temporairement les ardeurs d’une masse d’acheteurs potentiels, tandis que nous observons une nouvelle remontée précipitée des prix des propriétés, après une courte période de correction. D’un autre côté, certains acheteurs qui ont obtenu des taux d’intérêt garantis se précipiteront pour faire un achat avant que leurs taux n’expirent. Toutefois, ils devront faire face à une concurrence accrue pour le peu de propriétés disponibles sur le marché, car de nombreux vendeurs potentiels qui n’ont pas un besoin immédiat de déménager attendront avant de mettre leurs biens en vente. »

C’est dans ce contexte de hausses plus soutenues et plus rapides que prévu que Royal LePage anticipe que le prix de l’agrégat d’une propriété augmentera de 8,0 % lors du quatrième trimestre de 2023 comparativement à la même période en 2022, pour atteindre 587 844 $. Sur une base trimestrielle, cela signifie que le prix de l’agrégat dans la région demeurera essentiellement stable au cours des six prochains mois, n’enregistrant que de modestes hausses trimestrielles.

« Cet ajustement de nos prévisions suit le rythme du déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché », commente M. St-Pierre. « Le nombre d’inscriptions en vigueur est en augmentation mais cet inventaire est rapidement absorbé, tandis que les nouvelles inscriptions sont à la baisse. Le marché actuel est coincé dans un cercle vicieux similaire à celui observé durant la pandémie qui exacerbe la pénurie de produits sur le marché. D’un côté, les vendeurs potentiels se ravisent de mettre leur maison en vente, surtout s’ils profitent encore de taux avantageux, dans le but de préserver leurs acquis et d’éviter une augmentation de leurs versements hypothécaires mensuels. Ceux qui décident de vendre et qui doivent aussi acheter, entreront en compétition avec une masse de premiers acheteurs qui attendent leur chance depuis longtemps. »

M. St-Pierre s’attend par ailleurs à ce que la concurrence soit particulièrement redoutable pour les propriétés d’entrée de gamme, causée par les dernières hausses de taux d’intérêt.


1 L’agrégat des prix est calculé à partir de la moyenne pondérée de la valeur médiane de tous les types de propriétés étudiés. Les données sont fournies par RPS Solutions pour propriétés résidentielles et comprennent des transactions du marché de la revente ainsi que des nouvelles constructions.