
Dans quelques jours, les Canadiens se rendront aux urnes pour voter lors de la 45e élection générale fédérale. Une fois de plus, le logement s’est révélé être une priorité absolue pour les électeurs.
Selon un récent sondage Royal LePageMD mené par Burson,1 plus de la moitié (55 %) des adultes canadiens affirment que la position d’un parti ou d’un candidat sur les politiques liées au logement influencera leur vote lors des prochaines élections fédérales; 39 % affirment que cela n’aura aucune incidence. Lorsqu’on ventile les résultats par âge, les jeunes Canadiens sont plus susceptibles de se concentrer sur le logement. Soixante-douze pour cent des répondants de la génération Z (âgés de 18 à 28 ans) et 59 % des milléniaux (âgés de 29 à 44 ans) affirment que la position d’un parti ou d’un candidat en matière de logement aura une incidence sur leur vote, un pourcentage plus élevé que celui de la génération X (50 % des personnes âgées de 45 à 60 ans) et des baby-boomers (48 % des personnes âgées de 61 à 87 ans).
« Alors que les discussions ont principalement porté sur la manière de naviguer dans les eaux tumultueuses du conflit commercial américain, l’accessibilité à la propriété est réapparue comme une priorité majeure dans cette campagne électorale », a déclaré Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage. « Des initiatives visant à soutenir les jeunes familles et les premiers acheteurs, en particulier dans les marchés où les prix sont les plus élevés, ont été proposées par l’ensemble des partis politiques, qu’il s’agisse d’alléger les contraintes imposées aux promoteurs pour construire davantage de logements ou d’offrir un allégement financier aux acheteurs. Cependant, il faudra plus que des solutions à court terme pour remédier à la pénurie chronique de logements au Canada. Malgré les récents changements sur le marché, notamment la baisse des taux d’intérêt et l’augmentation de l’offre de logements, de nombreux jeunes électeurs reconnaissent que ces changements ne suffisent pas à eux seuls. Ils recherchent des solutions réelles et durables qui leur permettront de réaliser leur rêve d’accéder à la propriété. »
Le logement occupe la troisième place parmi les priorités électorales les plus importantes auprès des électeurs canadiens
Dans une période sans précédent marquée par des conflits commerciaux internationaux et des turbulences économiques, les Canadiens concentrent largement leur attention sur le parti politique le mieux à même de guider le pays à travers cette période d’incertitude. Cependant, le logement est également une préoccupation majeure pour de nombreux électeurs.
Lorsqu’on leur a demandé d’identifier les questions les plus importantes auxquelles ils souhaitent que le gouvernement accorde la priorité lors des élections fédérales du 28 avril, 86 % des répondants ont choisi l’économie et le coût de la vie parmi leurs cinq priorités principales; plus d’un tiers (36 %) l’ont choisie comme leur priorité la plus importante. Parmi les autres priorités figurent les soins de santé (75 %), le logement (62 %), les dépenses publiques et les impôts (56 %), le commerce international (42 %) et l’immigration (35 %). Les répondants ont sélectionné et classé leurs cinq priorités principales.
Dans l’ensemble, le logement arrive en troisième position parmi les priorités électorales des électeurs canadiens, après l’économie et les soins de santé. Cette tendance se retrouve dans la plupart des provinces, à l’exception des Prairies. En Alberta, au Manitoba et en Saskatchewan, le logement arrive en quatrième position, derrière les dépenses publiques et les impôts. À Vancouver, la ville la plus chère du pays, le logement arrive en deuxième position parmi les priorités électorales, devant les soins de santé.
« Plus que jamais, les électeurs recherchent un leadership capable d’offrir la stabilité, de protéger les intérêts économiques du Canada et de diriger le pays dans cette période de turbulences. Les jeunes Canadiens, en particulier, demandent clairement un leader capable de les aider à réaliser leur objectif d’accéder à la propriété, a déclaré M. Soper. Le prochain gouvernement fédéral doit tenir ses promesses et agir de manière décisive pour garantir la construction rapide et à grande échelle de nouveaux logements. Pour réaliser de réels progrès, il faudra des mesures audacieuses et coordonnées ainsi qu’une planification à long terme de la part de tous les ordres de gouvernement. »
Les partis proposent leurs solutions à la crise du logement
Le logement étant une priorité pour de nombreux électeurs, les candidats des différents partis ont présenté des programmes visant à améliorer l’accessibilité au logement, à stimuler l’offre et à réduire les formalités administratives pour les nouveaux projets immobiliers.
Le Parti libéral affirme vouloir doubler le rythme de la construction résidentielle au cours de la prochaine décennie dans le cadre de sa stratégie à long terme pour lutter contre la crise du logement. Pour y parvenir, il prévoit d’offrir des options de financement à faible coût aux promoteurs immobiliers qui se concentrent sur la construction de logements abordables, d’encourager l’utilisation d’un catalogue de modèles de maisons préfabriquées afin d’accélérer les délais de construction et de réduire les coûts, et de supprimer la TPS pour les acheteurs d’une première maison d’une valeur maximale de 1 million de dollars.
Le Parti conservateur souhaite construire 2,3 millions de logements au cours des cinq prochaines années, grâce à une réduction des taxes sur les projets immobiliers et à des mesures incitant les municipalités à construire davantage. Un élément clé de leur plan consiste à convertir au moins 15 % des bâtiments fédéraux en logements, en réaffectant les propriétés gouvernementales sous-utilisées afin de pallier la pénurie de logements. Les conservateurs prévoient également de reporter l’impôt sur les gains en capital pour les particuliers qui réinvestissent leurs bénéfices dans des entreprises canadiennes, et de supprimer la TPS sur tous les logements locatifs neufs et les ventes de maisons dont le prix ne dépasse pas 1,3 million de dollars.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) vise à doubler le taux actuel de construction de logements au Canada en mettant l’accent sur les investissements publics. Le parti prévoit d’offrir aux acheteurs d’une première maison des prêts hypothécaires à long terme, à faible taux d’intérêt et garantis par le gouvernement, afin de réduire les obstacles à l’accès à la propriété. De plus, le NPD demande l’interdiction des acquisitions de logements locatifs abordables par les entreprises, arguant que ces acquisitions entraînent souvent des augmentations de loyer et des déplacements, et souhaite plutôt garantir que le logement reste accessible aux Canadiens à faible et moyen revenu.
Le Bloc québécois appuie le transfert inconditionnel des fonds fédéraux destinés au logement à la province de Québec. Le parti veut sévir contre la spéculation immobilière, offrir une aide financière fédérale directe aux premiers acheteurs pour leur mise de fonds, éliminer la TPS sur certains services professionnels liés à l’achat d’une maison et appuyer les initiatives de logement pour les étudiants et les personnes âgées. Le parti demande également une augmentation du financement fédéral pour lutter contre l’itinérance.
Le Parti vert affirme qu’il mettra en œuvre des réglementations plus strictes pour empêcher l’exploitation du marché immobilier par les entreprises, notamment en empêchant les entreprises d’acheter des maisons individuelles et en supprimant les avantages fiscaux accordés aux sociétés d’investissement immobilier cotées (SII). Le parti s’engage également à lancer le plus grand programme de construction de logements sociaux depuis les années 1970, en utilisant des matériaux et de la main-d’œuvre canadiens, et en garantissant que les logements financés par des fonds publics restent abordables à long terme.
Vous pouvez consulter le programme électoral complet de chaque grand parti politique ici : Parti libéral, Parti conservateur, Nouveau Parti démocratique, Bloc québécois, Parti vert.
Les Canadiens se rendront aux urnes le lundi 28 avril. Pour en savoir plus sur les modalités et les lieux de vote, consultez le site elections.ca.
1Burson a utilisé le panel en ligne de Léger Opinion pour sonder 2 417 Canadiens âgés de 18 ans et plus entre le 2 avril 2025 et le 9 avril 2025. Aucune marge d’erreur ne peut être associée à un échantillon non probabiliste (c’est-à-dire un panel en ligne dans ce cas). À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de 2 417 répondants aurait une marge d’erreur de ±2 %, 19 fois sur 20.