
Les élections fédérales, les tensions commerciales et des signaux économiques contradictoires ont dominé l’actualité au printemps et au début de l’été 2025. Devant cette incertitude croissante, de nombreux acheteurs au Canada ont préféré suspendre leurs démarches, choisissant d’attendre des signes de stabilité avant de prendre des décisions majeures.
Selon l’Étude sur le prix des maisons de Royal LePageMD et les prévisions du marché publiées aujourd’hui, le prix de l’agrégat1 d’une propriété au Canada a augmenté au deuxième trimestre de 2025, progressant de 0,3 % d’une année sur l’autre pour atteindre 826 400 $. D’un trimestre à l’autre, le prix agrégé national des maisons a diminué de 0,4 %.
Ventilé par type de propriété, par rapport à la même période de 2024, le prix médian national d’une maison unifamiliale détachée a augmenté de 1,1 % pour atteindre 870 200 $, tandis que le prix médian d’un appartement en copropriété a diminué 0,8 % pour s’établir à 592 000 $. Sur une base trimestrielle, le prix des maisons est resté pratiquement inchangé, le prix médian d’une maison unifamiliale détachée ayant modestement augmenté de 0,2 % et celui d’un appartement en copropriété diminuant de 1,0 %.
Le début du marché printanier – généralement l’une des périodes les plus actives de l’année pour l’achat et la vente de maisons – a été nettement plus calme dans plusieurs régions cette année, notamment à Toronto et à Vancouver, deux des marchés les plus importants et les plus chers du pays. Dans un contexte d’incertitude politique et économique mondiale, de nombreux acheteurs de maisons ont continué d’adopter une approche prudente misant sur l’observation du marché. La Banque du Canada a également maintenu son taux directeur à 2,75 % en avril et juin, citant la nécessité d’« obtenir plus d’informations sur la voie à suivre pour les tarifs américains et leurs impacts2 ». Les vendeurs, quant à eux, continuent de mettre activement leurs maisons en vente malgré une activité inférieure à la normale.
« Les acheteurs de maisons ont abordé le début du marché printanier 2025 avec hésitation, ce qui a freiné ce qui est généralement la saison la plus achalandée du calendrier immobilier », a déclaré Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage. « Avec les différends commerciaux, une élection fédérale et les conflits internationaux qui ont dominé les manchettes au cours du premier semestre de l’année, de nombreux acheteurs potentiels ont choisi d’attendre. Pourtant, le marché conserve des bases solides ; l’intérêt est fort tandis que l’activité est modérée, reflétant l’incertitude qui pèse sur les consommateurs. Fait encourageant, les données robustes sur le taux d’emploi de juin pourraient aider à rétablir la confiance et à attirer davantage d’acheteurs dans les mois à venir. »
Selon un récent sondage Royal LePage, mené par Burson, 28 % des Canadiens qui louent actuellement ont déclaré qu’avant de signer ou de renouveler leur bail actuel, ils ont envisagé d’acheter une propriété plutôt que de louer.3 Lorsqu’on leur a demandé quels facteurs avaient influencé leur décision de louer à la place, 40 % des répondants ont déclaré qu’ils choisissaient d’attendre que les prix de l’immobilier baissent ; 29 % choisissaient d’attendre que les taux d’intérêt diminuent davantage ; et 28 % ont déclaré qu’ils épargnaient en vue d’acheter une propriété, et que continuer à louer leur permettait d’économiser pour une mise de fonds suffisante. Les répondants pouvaient sélectionner plus d’une réponse.
« Avec des coûts d’emprunt stables et des niveaux d’inventaire qui continuent de croître, les conditions sont réunies pour un marché plus solide cet automne – et des signes de confiance renouvelée commencent à émerger », a noté Soper. « Après un ralentissement du marché, il y a toujours le risque qu’une soudaine augmentation de la demande puisse raviver une inflation des prix des maisons à des niveaux inconfortables. Mais, contrairement aux cycles précédents, l’inventaire est plus élevé, ce qui devrait aider à absorber le retour de la demande et à maintenir l’appréciation des prix sous contrôle. Cela permet une reprise plus saine et plus équilibrée à mesure que les acheteurs reviennent sur le marché. »
Les régions du Canada enregistrent des résultats mitigés au printemps
Le ralentissement de l’activité au printemps a été le plus marqué sur les marchés de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, où l’augmentation de l’inventaire et la stagnation de la demande persistent depuis plusieurs mois. Notamment, l’activité a commencé à reprendre au cours des dernières semaines du trimestre – contrairement au ralentissement saisonnier habituel et un signal précoce que la dynamique du marché pourrait changer.
« Le Canada a toujours été un “marché de marchés”, et cette réalité est pleinement visible en 2025 », a déclaré Soper. « La plupart des régions ont connu une croissance modeste des prix d’une année sur l’autre ce printemps. Le Québec en particulier surpassant les autres provinces, affichant des volumes de ventes croissants et une forte appréciation des prix. L’approche prudente adoptée par les consommateurs de Toronto et de Vancouver – les marchés immobiliers les plus chers du pays – a continué de peser lourdement sur les calculs de la moyenne nationale dans notre rapport du deuxième trimestre. Toronto a affiché un fort rebond d’activité de la mi-mai à juin, tandis que l’activité de vente à Vancouver s’est stabilisée au cours du dernier mois du trimestre – des signes précoces que la confiance revient. Ces conditions soulignent l’importance d’interpréter les tendances nationales du logement en tenant compte des spécificités locales. »
Faits saillants du deuxième trimestre:
- Le prix agrégé des maisons dans la région du Grand Montréal a augmenté de 3,5 % d’une année sur l’autre, tandis que les marchés du Grand Toronto et de Vancouver ont enregistré des baisses de 3,0 % et 2,6 %, respectivement, au deuxième trimestre.
- 38 des 64 villes du rapport ont vu leurs prix augmenter ou rester globalement stables d’une année sur l’autre, tandis que 26 marchés ont vu les prix des maisons baisser – la majorité d’entre eux se trouvant dans la province de l’Ontario.
- Pour le cinquième trimestre consécutif, la ville de Québec est en tête du pays en matière d’appréciation des prix agrégés, augmentant de 13,5 % d’une année sur l’autre au deuxième trimestre.
- Royal LePage révise légèrement à la baisse ses prévisions nationales de fin d’année, il est désormais estimé que les prix devraient augmenter de 3,5 % au quatrième trimestre 2025 par rapport au même trimestre de l’année dernière.
1L’agrégat des prix est calculé à partir de la moyenne pondérée de la valeur médiane de tous les types de propriétés étudiés. Les données sont fournies par RPS Solutions pour propriétés résidentielles et comprennent des transactions du marché de la revente ainsi que des nouvelles constructions.
2La Banque du Canada maintient son taux directeur dans un contexte d’incertitude économique mondiale, avril 2025