La ruée vers les chalets qui a marqué les années de distanciation sociale née durant la pandémie de COVID-19 a pris fin il y a déjà quelque temps. Toutefois, la demande immobilière pour des biens dans les régions récréatives ne semble pas s’être évanouie pour autant. La hausse des coûts d’emprunt – qui ont atteint un sommet de deux décennies, l’accès au télétravail et l’amélioration des infrastructures Internet a poussé de nombreux ménages à trouver des lieux de vie relativement moins dispendieux et plus près des activités extérieures.
Selon le Rapport 2024 de Royal LePageMD sur les propriétés récréatives d’hiver qui analyse les marchés immobiliers résidentiels aux abords des principaux domaines skiables du Québec, les prix, de même que l’activité transactionnelle, sont demeurés à la hausse cette année, malgré les contrecoups des taux hypothécaires plus élevés ayant marqué les six premiers mois de 2024. La première baisse du taux directeur de la Banque du Canada survenue en juin est parvenue à donner de l’oxygène aux acheteurs, tout en propulsant les ventes de propriétés récréatives.
Les effets des conditions économiques sur le marché des chalets au Québec
« Malgré des conditions économiques incertaines en 2024, les marchés immobiliers récréatifs du Québec ont montré une appréciation solide des prix, avec des hausses allant de modérées à fortes, mis à part quelques exceptions », a déclaré Dominic St-Pierre, vice-président exécutif, développement des affaires, Royal LePage. « Bien qu’un ralentissement de l’activité et des prix ait été anticipé en raison des coûts hypothécaires élevés, la demande immobilière dans les régions de villégiature d’hiver persiste et maintient les prix à la hausse, soutenue par la croissance démographique et l’étalement urbain. »
L’environnement de taux d’intérêt plus élevés en 2024 a certainement fait hésiter certains acheteurs dans les marchés récréatifs de la province, comme ce fût le cas des marchés urbains, alors que plusieurs espéraient des conditions hypothécaires plus favorables à venir. Or, cela ne s’est pas pour autant fait sentir sur les niveaux d’activité. D’après le rapport, le nombre de transactions de propriétés unifamiliales détachées dans les marchés à l’étude a augmenté de 7,9 % au cours des neuf premiers mois de 2024, comparativement à la même période l’an dernier. Au même moment, les ventes de copropriétés ont subi un léger recul de 1,1 % d’une année sur l’autre.
Marché immobilier hivernal 2024 : les prix augmentent près des stations de ski du Québec
Le prix médian d’une propriété unifamiliale détachée a augmenté de 4,9 % au cours des neuf premiers mois de l’année, en comparaison avec la même période en 2023, pour atteindre 521 300 $, relatant une appréciation plus timide que l’année précédente. Au chapitre de la copropriété, le prix médian a pour sa part fléchi de 5,1 % durant la même période pour atteindre 370 600 $.
Parmi les 10 sites skiables à l’étude, seuls deux ont vu le prix médian des propriétés unifamiliales décliner. Les prix des propriétés unifamiliales dans les environs du Mont Sutton (Sutton, Brome, Lac-Brome) ont diminué de 17,9 % d’une année sur l’autre pour atteindre 575 000 $. Les marchés immobiliers entourant le Massif de Charlevoix (Baie-Saint-Paul, Les Éboulements, Isle-aux-Coudres, Petite-Rivière-Saint-François, Saint-Hilarion, Saint-Urbain) ont eux aussi observé un recul au cours des neuf premiers mois de 2024, déclinant de 17,9 % par rapport à la même période en 2023 pour atteindre 327 500 $.
Au chapitre de la copropriété, une tendance inverse est observée. Parmi les cinq marchés où ce segment du marché est suffisamment grand, trois ont affiché un déclin des prix médians. Près des pistes du Mont-Tremblant, le prix médian d’un appartement en copropriété a chuté de 13,1 % d’une année sur l’autre lors des neuf premiers mois de l’année pour atteindre 391 000 $. À Bromont, on observe un déclin similaire de 14,6 % pour un prix médian de 474 200 $, tandis que les copropriétés aux abords du Mont Sainte-Anne ont connu une baisse de 12,5 % pendant la même période pour atteindre 220 000 $.
Prévisions immobilières pour les propriétés récréatives au Québec en 2025
Si des taux d’emprunt plus élevés n’ont pas réussi à refroidir la demande immobilière dans les principaux marchés de villégiature, les manœuvres de la Banque du Canada visant à stimuler l’économie en réduisant les taux d’intérêt pourraient provoquer un effet boule de neige sur le plan de l’activité aux abords des sommets skiables du Québec et au-delà.
« Après quatre baisses consécutives du taux directeur de la Banque du Canada, les acheteurs dans les marchés de propriétés récréatives peuvent reprendre leurs démarches, plus confiants que leur situation continuera de s’améliorer », indique M. St-Pierre. « Quoiqu’une flambée des prix n’est pas dans les cartons, on peut facilement imaginer que l’année 2025 connaîtra une ascension supérieure à 2024 des prix des propriétés », avance-t-il.
Selon Royal LePage, le prix d’une maison unifamiliale détachée près des plus importants sommets skiables de la province demeurera à la hausse, augmentant de 6,0 % pour atteindre 552 578 $ au cours des 12 prochains mois. Cette prévision est basée sur l’attente de taux d’intérêt à la baisse en 2025.
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1Le Rapport sur les propriétés récréatives d’hiver 2024 de Royal LePage compile des perspectives, des données et des prévisions provenant de 10 régions de ski populaires du Québec. Les données sur les prix médians et les ventes ont été compilées et analysées par Royal LePage, par l’entremise de Centris, pour la période allant du 1er janvier au 30 septembre en 2024 et pour la même période en 2023. La disponibilité des données repose sur un seuil transactionnel et sur les données régionales disponibles utilisant les types d’habitation standards à l’étude dans le rapport. Les données relatives aux prix de 2023 peuvent varier par rapport au Rapport 2023 de Royal LePage sur les propriétés récréatives en raison de la mise à jour des données de transactions par les chambres immobilières locales.