
Le marché immobilier québécois a continué de défier la tendance nationale au troisième trimestre, maintenant des niveaux d’activité et une appréciation des prix solides en dépit de l’incertitude économique et des tensions commerciales mondiales. Malgré les prévisions de ralentissement, le marché résidentiel québécois continue à démontrer une robustesse inébranlable et résilience, selon les plus récents résultats de l’Étude sur le prix des maisons et les prévisions du marché de Royal LePageMD.
« La performance remarquable des marchés québécois au troisième trimestre atteste de la solidité de ses assises économiques. Le marché du Grand Montréal, bien que moins effervescent que le reste de la province en termes d’augmentation des ventes, reste stable et favorable aux vendeurs. Nous observons une dynamique particulièrement forte dans la ville de Québec, où les prix continuent de grimper rapidement, et où l’inventaire, qui est pratiquement quatre fois plus bas que l’inventaire pré-pandémique, a été rapidement absorbé par la forte demande. Le Québec se comporte de manière très différente de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, s’affirmant comme un acteur clé de la dynamique immobilière nationale. Toutefois, il est à noter que les villes de Montréal et Québec commencent à rattraper les niveaux de prix des grandes métropoles canadiennes, ce qui n’est pas toujours une bonne nouvelle pour l’abordabilité », a déclaré Dominic St-Pierre, vice-président exécutif, développement des affaires, Royal LePage.
« Malgré une certaine prudence des ménages, la demande est restée soutenue, comme en témoignent les hausses de prix annuelles dans la majorité des marchés de la province. L’acquisition d’une propriété demeure un projet d’investissement à long terme, et nous observons que les besoins fondamentaux en logement continuent de soutenir le marché, même dans un contexte plus incertain. Il est à noter que dans certains marchés, un surplus historique de copropriétés a été rapidement absorbé par la forte demande, ce qui a contribué à la hausse des prix dans ce segment. »
L’objectif d’accession à la propriété demeure important pour les Québécois. Selon un récent sondage Royal LePage, réalisé par Burson, 12 % des adultes de la province déclarent travailler activement à l’acquisition de leur première propriété résidentielle au cours des deux prochaines années. Moins d’un tiers d’entre eux (29 %) déclarent bénéficier d’une aide financière familiale pour leur mise de fonds. Ce pourcentage est le plus bas enregistré parmi les provinces et se situe bien en dessous de la moyenne nationale (41 %).
À l’échelle du Canada, le prix de l’agrégat1 d’une propriété a modestement augmenté de 0,1 % d’une année sur l’autre au troisième trimestre de 2025, atteignant 816 500 $. Sur les principaux marchés du pays, le prix de l’agrégat d’une maison à Toronto et Vancouver a respectivement enregistré une baisse de 3,5 % et de 3,1 %, illustrant une nette divergence des tendances.
La baisse des taux d’intérêt stimule la demande des acheteurs
Lors de son annonce du 17 septembre, la Banque du Canada a réduit le taux directeur de 25 points de base, le portant à 2,5 %. Il s’agit de la première baisse de taux depuis mars. Cette décision intervient alors que l’inflation demeure près de la cible de 2% et que l’économie connaît un affaiblissement et un marché du travail imprévisible. L’effet cumulatif de ces ajustements a contribué à stimuler le marché, ce qui a ravivé la confiance des acheteurs et exercé une pression à la hausse sur les prix dans la plupart des régions, en raison d’une offre demeurant limitée.
« Les réductions de taux opérées en janvier et mars avaient déjà dynamisé l’intérêt de nombreux acheteurs. Après avoir maintenu le taux cible du financement à un jour pendant plusieurs mois, la Banque du Canada a décidé de le réduire de 25 points de base en septembre. L’inflation reste près de la cible, mais la faiblesse de l’emploi enregistré en août a justifié un assouplissement supplémentaire des taux », a déclaré M. St-Pierre. « Cette décision démontre un engagement clair à maintenir l’économie sur la bonne voie. Pour l’immobilier, des coûts d’emprunt plus bas pourraient relancer davantage l’activité cet automne. Même si les acheteurs n’attendaient pas cette baisse de taux, toute mesure rendant le logement plus abordable stimulera inévitablement la demande, laquelle est déjà fondamentalement solide. »
Faits saillants du 3e trimestre :
- Au troisième trimestre, le marché immobilier du Grand Montréal a affiché une croissance notable, avec une augmentation de 4,9 % du prix de l’agrégat d’une propriété d’une année sur l’autre. Cette performance contraste avec les baisses observées dans le Grand Toronto (-3,5 %) et le Grand Vancouver (-3,1 %).
- La ville de Québec continue de se démarquer par l’appréciation du prix de l’agrégat, affichant une hausse impressionnante de 16,5 % au troisième trimestre par rapport au troisième trimestre de 2024, confirmant sa position de leader national en matière de croissance des prix.
- Les marchés immobiliers de Sherbrooke et Trois-Rivières ont enregistré des gains notables d’une année sur l’autre, avec une augmentation du prix de l’agrégat de 4,6 % et 7,0 %, respectivement au troisième trimestre de 2025. Cependant, les prix ont affiché une hausse plus modeste de 1,2 % à Gatineau.
1L’agrégat des prix est calculé à partir de la moyenne pondérée de la valeur médiane de tous les types de propriétés étudiés. Les données sont fournies par RPS Solutions pour propriétés résidentielles et comprennent les transactions du marché de la revente ainsi que les nouvelles constructions.