Le centre-ville de Montréal sous les feuilles et la lumière dorée de l’automne

La pénurie chronique de logements au Canada fait partie des conversations au sujet du marché immobilier depuis déjà plusieurs années. Bien que ce déficit d’inventaire ait été plus flagrant en Ontario et en Colombie-Britannique, la pandémie a braqué les projecteurs sur le déséquilibre entre l’offre et la demande au Québec, faisant grimper les prix des propriétés comme jamais auparavant.

Maintenant que le pire de la pandémie est dernière nous, les prix des maisons ont commencé à revenir sur terre dans plusieurs marchés de la province, dont le Grand Montréal, Gatineau, Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières, où l’on a enregistré une diminution des prix entre le deuxième et le troisième trimestre de 2022. C’est ce que nous apprend la plus récente Étude sur le prix des maisons de Royal LePage.

Dans la région du Grand Montréal, par exemple, le prix de l’agrégat d’une propriété a augmenté de 7,3 % d’une année sur l’autre pour atteindre 554 800 $ au troisième trimestre de 2022, mais diminué de 5,3 % entre le deuxième et le troisième trimestre de 2022, représentant un écart de 30 900 $. Il s’agit de la toute première baisse du prix des propriétés en plus de cinq ans, sur une base trimestrielle.

« Le marché immobilier du Grand Montréal est visiblement entré dans une correction trimestrielle des prix entre le deuxième et le troisième trimestre, accusant un léger retard sur les deux autres grandes métropoles canadiennes », confirme Marc Lefrançois, courtier immobilier agréé chez Royal LePage Tendance à Montréal. « Les prix de vente demeurent encore supérieurs à ceux de 2021, mais tendent vers une stabilisation sur une base annuelle, tandis que les conditions du marché reviennent à l’équilibre. »

D’ailleurs, Royal LePage a révisé sa prévision de prix à la baisse pour le marché du Grand Montréal, prévoyant que le prix de l’agrégat d’une propriété terminera l’année sur une hausse modeste de 2,5 % au quatrième trimestre de 2022, comparativement au quatrième trimestre de 2021, pour atteindre 545 915 $. En d’autres mots, l’entreprise s’attend à ce que les prix diminuent de 1,6 % entre le troisième et le quatrième trimestre de 2022.

« Cette correction modeste des prix de l’immobilier était inévitable et offrira un peu d’air aux acheteurs, mais pourrait être de courte durée, si les fondamentaux économiques et le climat de politique mondiale restent dans leur état actuel. Bien que les prix diminuent, la demande n’a pas pour autant disparu. Au contraire, de nombreuses cohortes d’acheteurs, notamment ceux qui convoitent l’achat d’une première propriété, restent aux aguets afin de saisir l’occasion lorsque les prix auront suffisamment diminué pour s’harmoniser à leur capacité financière récemment altérée par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt. Si les prix sont appelés à se corriger, rien n’indique toutefois que les taux d’intérêt diminueront à court terme, ce qui annulera pour plusieurs la brèche d’accessibilité au marché. »

Selon M. Lefrançois, bien que le temps des aubaines soit loin d’être arrivé, la période actuelle offre une négociation considérablement plus équitable. 

« Ces jours-ci, les acheteurs peuvent prendre le temps d’évaluer leurs options, visiter dans des délais raisonnables et inclure dans leurs promesses d’achat des conditions qui les protègent et qui correspondent à leurs besoins. De leur côté, les vendeurs peuvent mettre leur propriété sur le marché avec la confiance de pouvoir trouver et acheter leur prochaine résidence dans un environnement moins compétitif », conclut-il.

Ailleurs dans la province

  • Gatineau: L’agrégat du prix des propriétés a observé une augmentation de 9,3 % au troisième trimestre de 2022 comparativement à la même période en 2021, pour atteindre 411 200 $, mais diminué de 6,2 % sur une base trimestrielle, représentant un écart de 27 200 $.
  • Québec: L’agrégat du prix des propriétés à Québec a augmenté de 7,7 % au troisième trimestre de 2022, par rapport à la même période en 2021, pour atteindre 335 100 $, tandis qu’il a diminué d’un trimestre sur l’autre, de 1,5 %, représentant une baisse de 5 200 $. 
  • Sherbrooke: Le prix de l’agrégat des propriétés à Sherbrooke a augmenté de 9,4 % au troisième trimestre de 2022 par rapport à la même période en 2021, pour atteindre 318 200 $, tandis qu’il a diminué d’un trimestre sur l’autre, de 4,3 %, représentant une écart de 14 400 $.
  • Trois-Rivières: Au cours du troisième trimestre 2022, le prix de l’agrégat des propriétés dans la région a augmenté de 18,7% par rapport à la même période en 2021, pour atteindre 304 500 $, tandis qu’il a diminué d’un trimestre sur l’autre, de 2,1 %, représentant une baisse de 6 600 $.