Une jeune femme tenant un petit chien blanc entouré de cartons de déménagement

Chaque année, le 1er juillet marque une vague de déménagements dans toute la province. Mais en 2025, une part importante de locataires québécois (31 %) a d’abord envisagé d’acheter une propriété avant de signer ou de renouveler leur bail, selon un nouveau sondage mené pour Royal LePage par Burson.1 Cette proportion, la plus élevée au pays, témoigne d’un rêve toujours bien présent, même dans un contexte économique difficile.

Quand on se compare, on se console… 

Même si les loyers ont reculé dans plusieurs villes québécoises au cours de la dernière année, le contexte économique reste difficile pour bien des ménages. Cela dit, le Québec se démarque encore sur certains plans. 

D’après le présent sondage, 45 % des locataires québécois consacrent 30 % ou moins de leur revenu net au loyer – la plus importante proportion au pays. À l’inverse, ils sont 46 % à y consacrer plus de 30 %, contre 52 % à l’échelle canadienne. Seuls 8 % des locataires québécois paient plus de 50 % de leur revenu pour se loger, comparativement à 15 % au pays.

Parallèlement, les locataires québécois sont les plus nombreux au pays à affirmer ne pas avoir eu à faire de sacrifices financiers ou personnels pour assumer leur loyer (40 %), comparativement à 30 % à l’échelle nationale.

Parmi ceux qui ont dû faire des compromis, 31 % ont réduit leurs dépenses en alimentation, 23 % ont diminué leurs contributions à l’épargne, 16 % ont accru leur dette sur carte de crédit et 15 % ont reporté ou renoncé à des soins médicaux ou dentaires. Les répondants pouvaient choisir plus d’une réponse.

À l’échelle provinciale, le loyer moyen s’établissait à 1 703 $ en mai 20252 pour un appartement d’une chambre, en baisse de 1,0 % sur un an. Pour une unité de deux chambres, le loyer atteignait 2 154 $, en recul de 2,0 % par rapport au même mois en 2024. Ces baisses modestes suggèrent un certain rééquilibrage du marché, bien que l’accessibilité demeure un enjeu dans plusieurs régions.

Le rêve de devenir propriétaire toujours bien ancré

Malgré des conditions d’emprunt hypothécaire plus difficiles, l’intention d’accéder à la propriété demeure forte chez les locataires québécois. Plus d’un sur deux (56 %) prévoit acheter une propriété un jour, dont 16 % d’ici deux ans et 23 % d’ici deux à cinq ans.

« Le désir de devenir propriétaire demeure très fort chez les locataires québécois. Même dans un contexte de taux d’intérêt élevés et de prix inaccessibles pour plusieurs, près d’un locataire sur trois a sérieusement envisagé l’achat d’une propriété cette année. Bien que les prix des loyers aient considérablement augmenté partout dans la province ces dernières années, il reste que le Québec demeure un marché plus abordable qu’ailleurs au pays. »

Aline Zafirian, courtier immobilier, Royal LePage Village à Montréal

Le principal obstacle reste financier : la moitié des locataires qui n’envisagent pas d’acheter un bien immobilier (50 %) doutent que leurs revenus leur permettent d’acheter une maison dans le quartier où ils souhaitent vivre.

Si l’accès à la propriété demeure semé d’embûches, le marché locatif observe pour sa part une transformation.

« Dans la conjoncture économique actuelle et avec le ralentissement de l’activité sur le marché de la revente des copropriétés, les promoteurs immobiliers sont confrontés à une pression accrue pour rentabiliser leurs chantiers », explique Mme Zafirian. « C’est pourquoi de nombreux projets résidentiels sont forcés de se réorienter vers le locatif. On peut donc s’attendre à une augmentation notable de l’offre au cours des prochaines années, notamment dans les grands centres urbains. Pour les propriétaires, cela signifie qu’il faudra se démarquer davantage par la qualité des unités, les services inclus ou encore la souplesse des conditions. Les locataires pourraient ainsi voir leur pouvoir de négociation accru. »

Quelques faits saillants régionaux

Québec – Un désir d’achat plus marqué qu’ailleurs dans la province

Québec est la ville au pays où les locataires ont été les plus nombreux (35 %) à envisager l’achat d’une propriété avant de signer leur bail (comparativement à 28 % à l’échelle nationale et à 31 % dans la province). 

« C’est encourageant de voir que Québec se démarque par la proportion élevée de locataires ayant sérieusement envisagé l’achat cette année. C’est d’autant plus surprenant, étant donné l’ascension notoire des prix dans la région. On peut y voir un certain sentiment d’urgence chez les locataires : le réflexe de vouloir agir avant que les prix ne grimpent davantage ou que l’accessibilité ne se détériore encore. »

Louis Belzile, courtier immobilier, Royal LePage Blanc & Noir

À Québec, le coût moyen d’un loyer d’une chambre à coucher était de 1 286 $ en mai,3 en baisse de 5,0 % par rapport à l’année précédente, tandis qu’un logement de deux chambres s’établissait à 1 660 $, soit en baisse de 4,5 % d’une année sur l’autre.

Montréal – Les locataires les plus nombreux à planifier acheter une propriété

À Montréal, 31 % des locataires ont considéré acheter cette année. Lorsqu’on leur demande pourquoi ils ne sont pas allés de l’avant, 39 % disent attendre que les prix des propriétés diminuent, 31 % disent que la location demeure plus abordable et 26 % espèrent d’autres baisses de taux d’intérêt. 

En se projetant vers l’avenir 60 % des locataires montréalais souhaitent devenir propriétaires un jour, un sommet provincial. 

« Dans un contexte où le coût de la vie atteint des sommets, Montréal tire relativement bien son épingle du jeu. Comparée aux autres grandes villes canadiennes, elle offre encore un certain équilibre entre revenus et loyers. Cette relative accessibilité explique pourquoi une majorité de locataires réussissent à préserver leur stabilité financière, même s’ils doivent souvent faire des compromis sur leur mode de vie. »

Aline Zafirian, courtier immobilier, Royal LePage Village 

À Montréal, le coût moyen d’un loyer d’une chambre à coucher atteignait 1 727 $ en mai,4 en baisse de 2,0 % d’une année sur l’autre, alors qu’un logement de deux chambres à coucher s’établissait à 2 255 $, soit en baisse de 2,6 % d’une année sur l’autre.

Ottawa-Gatineau – Seul un quart des locataires a pensé acheter au lieu de louer

Dans l’agglomération d’Ottawa-Gatineau, on retrouve la plus faible proportion de locataires ayant songé à acheter au lieu de louer avant de signer leur bail actuel, soit le quart des répondants (25 %). Pour l’avenir, près d’un répondant sur deux (47 %) prévoient d’acheter une propriété un jour, dont 14 % au cours des deux prochaines années.

« Le désir d’être propriétaire n’est plus aussi pressant qu’avant, surtout chez les jeunes adultes. Depuis la pandémie, on sent que plusieurs prennent leur temps, priorisent l’épargne et attendent d’avoir une meilleure stabilité financière. Pour ceux qui aspirent à devenir propriétaires, il faut garder en tête que l’achat est souvent un tremplin, pas une finalité. Il ne faut pas hésiter à élargir ses horizons, à revoir certains critères ou à s’informer sur les options de financement. Penser à long terme, c’est ce qui fait toute la différence. »

Karine Séguin, Royal LePage Vallée de l’Outaouais

À Gatineau, le coût moyen d’un loyer d’une chambre à coucher s’établissait à 1 754 $ en mai,5 en baisse de 0,6 % par rapport à l’année précédente, alors qu’un logement de deux chambres à coucher s’établissait à 2 084 $, soit en baisse de 5,7 % d’une année sur l’autre.

Sherbrooke – Des locataires moins nombreux à planifier acheter

À Sherbrooke, 29 % des locataires ont envisagé l’achat avant de signer ou de renouveler leur bail actuel. Sherbrooke affiche le plus faible taux de locataires qui prévoient de troquer leur bail pour une hypothèque au Québec (41 %), à l’échelle nationale (54 %) et provinciale (56 %). Parmi ceux déclarant ne pas prévoir acheter, plus de la moitié (55 %) ne croient pas que leur revenu leur permettrait d’acheter une propriété dans le quartier où ils souhaitent vivre. 

« La population locataire de Sherbrooke est en pleine transformation. On observe une vague croissante de baby-boomers qui choisissent de rester sur le marché locatif. Cependant, la vague de construction locative à Sherbrooke n’a pas suivi le rythme de cette évolution démographique. L’offre s’est multipliée, mais elle s’adresse surtout à un segment haut de gamme. »

 — Jean-François Bérubé, Royal LePage Évolution EB

Des politiques en logement qui trouvent écho auprès des locataires québécois

Alors que la Charte canadienne des droits des locataires et la Loi 31 au Québec ont ramené le logement au cœur des débats publics, les attentes sont élevées. Les locataires du Québec sont nombreux à réclamer des mesures concrètes pour améliorer l’abordabilité du logement. Lorsqu’interrogés sur les politiques qu’ils jugent les plus efficaces, trois priorités ressortent nettement : construire davantage de logements abordables (58 %), renforcer les protections contre les évictions et les hausses abusives de loyer (53 %) et encadrer plus strictement les hausses de loyers (39 %).

Pour Mme Zafirian, la clé réside dans un juste équilibre : « Il est crucial de maintenir des protections solides pour les locataires tout en permettant aux propriétaires de gérer leurs investissements de manière souple et équitable. En tant que courtier, je vois chaque jour l’impact de ces politiques sur les décisions des propriétaires comme des locataires, et il est clair qu’une révision continue de ces mesures sera nécessaire pour garantir un marché locatif dynamique et durable. »

Consultez le rapport complet :

Ressources de Royal LePage pour les aspirants premiers acheteurs

Afin de venir en aide aux aspirants futurs propriétaires, Royal LePage a publié plusieurs ressources en ligne disponibles dans les liens suivants:


1Burson a utilisé le panel en ligne Léger Opinion pour interroger 1 854 locataires canadiens âgés de 18 ans et plus. Un échantillon supplémentaire important a été recueilli au Québec (n = 878) ainsi que dans neuf grandes villes du Canada (Vancouver, Calgary, Edmonton, Winnipeg, Toronto, Ottawa-Gatineau, Sherbrooke, Québec et Montréal). Le sondage a été réalisé entre le 2 et le 9 juin 2025. Une pondération a été appliquée en fonction de l’âge, du sexe, des régions et des villes, sur la base des chiffres du recensement de 2021. Aucune marge d’erreur ne peut être associée à un échantillon non probabiliste (c’est-à-dire un panel Web dans le cas présent). À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de 1 854 répondants aurait une marge d’erreur de ± 2 %, 19 fois sur 20.

2,3,4,5Rapport sur les loyers de Rentals.ca et Urbanation Inc., juin 2025.