Famille et chien assis sur un quai au bord d'un lac pendant le coucher du soleil.

Alors que les premiers bourgeons annoncent timidement l’arrivée du printemps, une effervescence particulière se fait sentir dans l’air: la ruée vers les chalets. Ce moment de l’année réveille non seulement la nature qui se dépouille de son manteau hivernal, mais aussi les aspirations de ceux en quête d’une retraite paisible loin de l’agitation urbaine. En effet, le marché immobilier récréatif du Québec s’apprête à entrer dans une période d’activité frénétique, portée par l’anticipation d’un printemps précoce et des conditions hypothécaires plus favorables.

D’après le Rapport printanier 2024 de Royal LePageMD sur les propriétés récréatives, qui examine 15 marchés du Québec, le déséquilibre entre l’offre et la demande a continué de favoriser les vendeurs au cours de la dernière année dans la plupart des marchés de villégiature du Québec, causant une appréciation modeste des prix, malgré le contexte économique difficile. Le pouvoir d’achat réduit des acheteurs entraîné par les hausses répétées des taux d’intérêt au cours des deux dernières années, fut le principal frein à une hausse plus soutenue des prix sur les marchés récréatifs, tandis que les acheteurs potentiels sont restés en retrait, le temps que l’horizon économique s’éclaircisse. 

« La patience des acheteurs de propriétés a été mise à rude épreuve en 2023, y compris dans nos marchés de villégiature », explique Dominic St-Pierre, vice-président sénior, développement des affaires, Royal LePage. « Avec l’augmentation des taux d’intérêt et du coût de la vie, le budget discrétionnaire des ménages s’est trouvé affecté et les projets d’achat, qu’il s’agisse de résidences principales ou secondaires, ont été mis de côté par plusieurs, attendant un environnement hypothécaire plus clément pour reprendre leurs démarches. Toutefois, l’arrivée hâtive du printemps, combinée à l’attente d’un ajustement baissier des taux d’intérêt au cours des mois à venir, devrait nous conduire vers un marché dynamique cette année. »

Tendances de prix

En 2023, le prix médian pondéré1 d’une maison unifamiliale dans les principaux marchés récréatifs de la province a augmenté de 2,6 % par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 396 900 $. Au cours de la même période, le prix médian pondéré d’une propriété au bord de l’eau a enregistré un déclin de 8,3 %, pour atteindre 424 900 $, tandis qu’au même moment, le prix médian pondéré d’une copropriété dans les marchés récréatifs est demeuré stable, augmentant de 1,0 % en 2023, comparativement à l’année 2022, pour se poser à 328 100 $.

Dans le cadre d’un sondage auprès d’experts Royal LePage œuvrant sur les marchés immobiliers de villégiature de la province2, 87 % affirment que les acheteurs de propriétés récréatives requièrent un financement à l’achat. Par ailleurs, lorsqu’on leur a demandé quel sera l’impact des baisses de taux d’intérêt attendues sur la demande de propriétés récréatives dans leur région, 91 % des répondants s’attendent à une hausse de la demande, dont 10 % qui croient que l’activité s’intensifiera considérablement. 

« On pourrait croire que les acheteurs de maisons dans les marchés de villégiature sont moins préoccupés par les fluctuations de taux d’intérêt. Or, la majorité des acheteurs de propriétés récréatives font l’objet d’un financement, que ce soit pour la totalité de la valeur marchande ou pour une fraction de celle-ci », explique M. St-Pierre. « Le ralentissement de la demande des acheteurs sur ces marchés en 2023 n’est donc pas étranger à l’augmentation des coûts d’emprunt, lesquels ont atteint un sommet en 20 ans cette année. »

Résidence principale ou secondaire?

Selon le sondage, la majorité des répondants (55 %) affirment que leurs clients utilisent leur propriété comme résidence secondaire, 19 % disent que les propriétaires dans leur région y résident à l’année longue comme résidence principale, 13 % disent que la propriété est exploitée en partie pour les vacances et en partie pour la location afin de générer des revenus et 6 % indiquent que la propriété est utilisée uniquement comme propriété locative (à court ou à long terme) dans le but de générer des revenus.

Prévisions

Alors que l’ajustement baissier des taux d’intérêt semble de plus en plus à notre portée pour 2024, Royal LePage s’attend à une reprise de la demande immobilière dans les marchés de villégiature du Québec, émanant d’acheteurs qui attendaient une diminution des taux d’intérêt pour revenir sur le marché afin d’acquérir une propriété. Au même moment, les vendeurs en profiteront pour mettre leur propriété en vente et tenteront d’obtenir le meilleur prix possible en misant sur une concurrence accrue des acheteurs. Cet élan d’activité devrait se manifester tôt ce printemps, alors que la nature se sera débarrassée hâtivement de son manteau blanc pour faire place aux beaux jours.

« L’environnement hypothécaire légèrement plus favorable anticipé en 2024 devrait stimuler la demande et l’appréciation des prix à la hausse sur nos principaux marchés récréatifs au Québec, mais nous ne nous attendons pas à une flambée des valeurs pour l’année en cours », laisse tomber M. St-Pierre. « Les taux d’intérêt restent supérieurs aux normes historiques des 20 dernières années. Lorsque les taux commenceront à diminuer, même une petite baisse exercera une pression supplémentaire sur les prix de l’immobilier. L’offre sera appelée à croître légèrement, mais devrait être rapidement absorbée, comme le nombre de propriétés demeure insuffisant pour combler la demande immobilière aux quatre coins de la province. »

M. St-Pierre émet un bémol: « Tandis que nous nous dirigeons, en 2025, vers le point culminant des renouvellements hypothécaires issus des achats immobiliers résidentiels effectués durant la pandémie, il ne serait pas étonnant de voir une cohorte de propriétaires mettre leur propriété en vente avant leur terme pour diminuer leur endettement, quitte à racheter une résidence plus modeste ».

Faits saillants:

  • En 2023, le prix médian pondéré d’une propriété unifamiliale dans les principaux marchés de villégiature du Québec a connu une appréciation de 2,6 % supérieure à 2022 pour atteindre 396 900 $.
  • Dans la province, le prix médian pondéré d’une propriété unifamiliale située au bord de l’eau a diminué de 8,3 % en 2023 par rapport à 2022, pour atteindre 424 900 $.
  • Le prix médian pondéré d’une copropriété dans les régions récréatives à l’étude est demeuré stable, affichant une hausse de 1,0 % comparativement à 2022, pour atteindre 328 100 $.
  • 91 % des experts en propriétés récréatives de Royal LePage s’attendent à ce que l’activité sur leur marché s’intensifie à mesure que la Banque du Canada abaissera les taux d’intérêt.
  • La fin du financement pour l’achat de propriétés situées en zone inondable 0-20 ans, entrée en vigueur en février 2024, inquiète dans certaines régions récréatives de la province.

Royal LePage prévoit que le prix médian d’une propriété unifamiliale dans les régions récréatives du Québec augmentera de 2,0 % en 2024, comparativement à 2023, pour atteindre 404 838 $.


1Les prix médians pondérés provinciaux de Royal LePage sont basés sur un modèle pondéré utilisant les ventes dans chaque région. La méthodologie est conforme aux rapports précédents, qui utilisaient le terme « agrégat ».

2Un sondage provincial réalisé en ligne auprès de 31 courtiers immobiliers au service des acheteurs et des vendeurs dans les régions récréatives du Québec mené entre le 24 février et le 12 mars 2024.